Le film est un "deux en un",classique du nanar s'il en est. C'est un procédé fauché qui consiste à voler des parties d'un film et de les combiner à des parties d'un autre film qu'on a fait l'effort (enfin c'est vite dit) de tourner soit-même. Le grand spécialiste du genre est bien évidemment Godfrey Ho, mais pour une fois ce n'est pas lui qui est responsable du massacre qui se déroule devant nos yeux écarquillés, même si sa terrible influence s'est à l'évidence exportée hors de son pays natal, puisque ce sont ici des taïwanais ayant piqués la fin d'un film thaïlandais basé sur une série japonaise (faut suivre un peu!).
La première partie (celle tournée par les taïwanais, donc) est d'un chiant qui justifie à elle seule un future invasion de Taiwan par la Chine! Les quarante dernières minutes par contre démontrent tout le potentiel nanardesque du film: on y assiste à un très long combat digne de la WWF (avant qu'elle soit rebaptisée WWE pour la bonne raison que même quand t'es catcheur, faut pas faire chier les pandas) avec une sévère réduction de budget niveau costume, même pour les années 80, durant lequel une statue chinoise géante, se battant à coup d'un truc qui ressemble vaguement à un mélange de rouleau à pâtisserie et de rouleau de papier cul gigantesque, alliée à un robot géant américain, affrontent, dans un combat par équipe ridicule, des méchants martiens géants (dont un, affublé d'une coupe de cheveux de groupe glam métal du plus bel effet, fait du headbanging tout en détruisant les immeubles) aidés par leurs fidèles dinosaures de l'espace, je vous le donne en mille, géants eux aussi.
Les dialogues sont cons à avoir envie d'atomiser toute la région pour s'assurer qu'ils ne remettront jamais ça, du genre: "Statue magique, vous attaquez le robot géant américain qui est notre allié".
Donc, hé bien, c'est nul, très nul, mais la seconde partie du film à elle seule vaut le coup d'être regardée pour son coté hystérico-survolté faisant passer les superstars du catch pour des partisans d'un jeu d'acteur subtil en droite lignée de la méthode Stanislavski ou de l'actor studio.
Bref, ce truc constitue le pire du sentaï, et ferait passer Bioman et Power Ranger pour des séries de Steven Spielberg programmées sur HBO.