Les Hommes de la côte
Les Hommes de la côte

Court-métrage de Terry George (2011)

La Mary, je l’ai dans le cœur, qui me remonte comme un signe !

Par quoi commencer ? Ce film est beau, ces Irlandais ont du cœur, la vie pas facile, mais on aimerait les connaître, partager des moments avec eux…


Ce film est beau par la qualité de ses images et du choix des magnifiques paysages irlandais qui ne sont pas sans me rappeler mon Léon natal. Ah, la baie du village… La vue de Belfast n’est pas non plus sans intérêt, montrant une Irlande moderne qui ressemble beaucoup à ce qu’on peut trouver en France. La réalisation est de qualité, les plans bien composés, vraiment très beaux. Techniquement, il n’y a pas grand chose à redire. Et Les comédiens sont excellents, à commencer par Kerry Condon, d'un incroyable assurance, mais aussi Ciaran Hinds, très juste, sans parler des seconds rôles.


Le petit village et sa baie, la marée, un site idyllique pour nous étrangers : qu’est-ce qu’on aimerait aller à la pêche aux moules avec la bande des quatre ! Le truc, c’est que pour eux, c’est pas les vacances, ils vivent là, sont au chômage et récoltent des moules pour se faire un peu d’argent en le revendant au mareyeur, qui les paie chichement, avec la peur de se faire attraper, ce qui remettrait en question leurs allocations chômage et leur niveau de vie déjà modeste.


Mais The shore, c’est d’abord l’histoire d’un retour, et de retrouvailles, vingt cinq ans après : c’était le conflit irlandais, les jeunes vivaient d’amour et d’amitié jusqu’à ce que l’histoire les sépare. Ici, c’est le retour, l’émotion, la peur du regard de l’autre, le poids de ce qu’on ressent comme une trahison, la honte pour des actes dont on n’était pas fier, l’émotion, le poids des souvenirs, le cœur et le corps du pardon.


Beaucoup d’émotion, donc, mais aussi des notes d’humour, comme la scène avec le cheval. On pourrait croire qu’on se gausse des quatre pêcheurs, mais malgré leurs défauts ou leurs gueules, le film les montre avec respect, sans misérabilisme.


On aimerait être comme ces Irlandais, à la vie pas si facile, mais avec un cœur mon Dieu... On vit les émotions de ces personnages, et notamment de la fille de Joe, qui apprend tout le passé de son père et l’aide à renouer avec ses anciens amis. Je ne sais ce que ce film remue en moi (en fait si, je ne sais que trop), mais il m’a tiré des larmes, j’ai vécu les émotions avec les personnages du film. On peut trouver ça ridicule, mais ce film m’a profondément touché, et j’ai vraiment apprécié vivre ces moments, trop rares. Un peu comme quand j’écoute La mémoire et la mer de Ferré, chanson à laquelle le titre de la critique fait référence.


Chacun son histoire, ses contingences. J’aimerais savoir si le film vous a autant touché.


A noter que ce film a reçu l’oscar 2012 du meilleur court métrage de fiction. Amplement mérité, d’après moi.


A voir ici : https://vimeo.com/31047816

socrate
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le 11 juin 2013

Modifiée

le 11 juin 2013

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socrate

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