Quatre ans après “Indiana Jones et le Temple Maudit” voici que les assassins Thugs refont parler d’eux dans l’excellente surprise qu’est “Les Imposteurs” (“The Deceivers”) de Nicholas Meyer (“Time after time”, “The Day after”). Ce film d’aventures sorti en 1988 - dans l’indifférence quasi-générale - entièrement tourné en Inde, retrace les origines de la secte sanguinaire des Thugs. Tirée en partie de faits réels, l’histoire se déroule en 1825 au moment où trois cavaliers de l’armée britannique (1 Anglais et 2 Indiens) sont assassinés pour avoir profané les terres sacrées de la Déesse Kali. Par un prologue à l’ambiance propice au mystère, Nicholas Meyer nous rappelle toutes les superstitions et les folklores que fut cette immense colonie aux origines multi-ethniques. Lors d’une chasse au tigre, nous découvrons le Capitaine William Savage (Pierce Brosnan) administrateur pour la Compagnie des Indes dont il en récolte l’impôt. Futur gendre du général Wilson, ce jeune gradé idéaliste est en désaccord avec sa hiérarchie. Pour lui, les agissements de la Couronne ruinent le pays et affament les populations. De retour dans sa province avec son épouse Sarah (Helena Michell), tous deux sont témoins d’une étrange coutume. Une jeune femme dont l’époux a disparu va s’immoler par le feu pour rejoindre celui-ci dans l’autre monde. C’est intolérable pour Savage qui se grime en Indien pour se faire passer pour le mari. Seul témoin et survivant d’un massacre perpétré par les Thugs, alors qu’il porte les oripeaux d’un autochtone, Savage, choqué par la découverte d’un charnier, décide d'infiltrer cette confrérie sanguinaire. Abandonné par l’armée qui ne prend pas les choses au sérieux, Savage - dans la confidence avec Hussein (Saeed Jaffrey), un Thug repenti - va prendre la route de l’inconnu et du danger…
Ce long-métrage méconnu, exhumé par Rimini Éditions nous embarque dans un passionnant récit empreint d’une noirceur incontestable. Tout comme ses aînés les plus illustres, “Le tigre du Bengale” ou “Le Tombeau Hindou”, “Les Imposteurs” s’impose comme une fresque historique couplée à un film d’aventures à l’efficacité redoutable. Et quel plaisir de voir Pierce Brosnan - alors âgé de 35 ans - fraîchement débarqué de la série “Les Enquêtes de Remington Steele” à la télévision, parcourir de son charisme ravageur une Inde toujours aussi cinégénique et mystérieuse.