Super.
Transfuge des mythiques "Simpson", le génial Brad Bird avait imaginé cette famille de super-héros à la fin des années 90, pensant les mettre en scène dans un long-métrage d'animation traditionnel...
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Début du millénaire. Le monde n'est pas encore rempli de masques, de capes et de super-pouvoirs mais a déjà Pixar. Le fameux studio engage un jeune réalisateur encore sous le coup de l'échec de son premier film remarqué par la presse mais pas par le public. Rien à faire. Casquette sur la tête, yeux bleus un peu tombants, sourire toujours sur le point d'apparaître... Un Brad débarque. Pas Pitt, mais Bird. Moins célèbre, mais aussi talentueux. Il se pointe dans les bureaux du studio et dans le monde du cinéma pour de bon. Celui où tout le monde vous adule. Ceux qui veulent juste passer un bon moment, comme ceux qui veulent pouvoir mettre sur pause pour admirer. Et on devrait le faire peut-être encore plus, car à bien y réfléchir, Les Indestructibles (The Incredible), est un des premiers blockbusters de super-héros à sortir, bien avant tous les autres, et pourtant il colle toujours une peignée à la majorité d'entre eux qui se bousculent aujourd'hui. Et comme pour ces films aux intentions en apparence assez simple, on ne prend pas forcément la mesure de toutes ses qualités (lui et sa suite son certes appréciés des spectateurs mais pas autant que la presse). Et en plus de ça, comme si le défi n'était pas assez compliqué, c'est un film d'animation. Le genre de projet, à cette époque, à vous arracher les cheveux...
Et si l'ami Brad et son équipe n'ont pas choisi la facilité en mettant au point leur grand divertissement familial, ce qui rend son succès et son importance encore plus beaux, c'est justement pour ce qu'il est: un divertissement familial. Mais un des nobles. Celui qui veut raconter une histoire certes assez légère, dont le thème principal a été poncé jusque par Vin Diesel en débardeur et en bagnole (mais une bière à la main), mais le fait de manière tellement appliquée qu'on y trouvera des détails si on cherche bien. Car c'est un malin le Brad. Il pense les pouvoirs selon la personnalité du personnage (Hélène est la mère qui fait tout, donc elle est flexible; Bob le père solide mais un peu bourrin, donc fort; Flèche, l'ado hyperactif, hyper rapide...); il aime les plans "trois en uns" (si il a trois actions à montrer qui se suivent, il les filme en un seul plan sans coupure, quand presque tout le monde ferait trois plans différents)... Puis il construit une histoire classique mais solide, saupoudre le tout de la dose d'humour, d'émotions et de gadget qui va bien, et englobe le tout dans une direction artistique soignée, une musique élégante et une mise en scène ludique et inventive...
Ou alors, comment un genre (l'animation), pardon une "forme d'art" comme le rappelle le bonhomme, à travers un sous-genre (le film super-héroïque) prouvait il y a déjà presque vingt ans, qu'il n'avait rien à envier ni au jeux-vidéo, ni au "vrai" Cinéma, et qu'on peut lui aussi l'appeler avec un C majuscule. Avec la force d'un Bob (le film défonce tout simplement), la souplesse d'Elastigirl (la réalisation de Bird), la discrétion de Violette (les détails qui tuent mais dilués) et la vitesse d'un Flèche (le rythme des scènes d'action). Manque plus que Jack-Jack qui réuni une grand partie des super-pouvoirs connus. Mais ça, ce sera pour la suite. Dans quelques quatorze ans. Et on reprendra une claque. On essaiera d'analyser pourquoi, mais Bird sera déjà reparti peinard, la casquette sur le front et le sourire aux lèvres. Indestructible. La classe, quoi.
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Créée
le 26 mai 2021
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