On peut remercier Brad Bird, John Lasseter et Lee Unkrich, les trois hommes sans qui Pixar serait un bête studio mercantile avec des films sans saveur... d'ailleurs, si au moins l'un des trois n'est pas présent à la réalisation d'un projet, on obtient des métrages plus que passables, voire carrément nazes. La preuve en sont des films comme Brave, The Good Dinosaur ou Onward, qui même s'ils proposent quelques concepts intéressants, n'auront jamais l'impact ni la sympathie générée par un Toy Story ou un Monsters, Inc.
Ici, c'est Brad Bird qui s'y colle, le bonhomme étant déjà à l'œuvre sur le premier volet, connu également chez Disney pour Ratatouille et pour le mythique Iron Giant chez Warner.
C'est impressionnant de constater que 14 ans après le premier volume, l'énergie déployée est presque restée immuable, nos personnages sont les mêmes (un petit lifting en plus), et le récit est cohérent avec ce qu'on connaît des Indestructibles. L'écriture des protagonistes est au rendez-vous, leur évolution est très bien menée, ce qui nous captive de bout en bout. Les codes des comics sont repris et réarrangés à la sauce Pixar, ce qui donne une alchimie unique au visionnage. Même si certains aspects du scénario le rendent légèrement prévisible par moment, on ne peut que saluer sa justesse, et applaudir la narration qui nous transporte sans difficulté. Un autre point très intéressant sont les motivations du vilain, qui posent de véritables questions sur notre rapport aux écrans et à la communication, ce qui est plutôt rare dans une superproduction familiale.
D'un point de vue visuel, c'est évidemment là où le long-métrage demeure le plus bluffant et le plus brillant. Le travail sur les couleurs, le montage, les expressions faciales, les jeux de lumière et le character design est sublime. Les scènes d'action sont spectaculaires, lisibles et ridiculisent la plupart des films de Super-Héros live (voir Fantastic 4 ou Green Lantern pour les pires, le MCU pour les un peu moins pires).
Incredibles 2 supporte donc très bien un second visionnage et vous fera sourire, voire rire aux éclats (merci Jack-Jack), tout en passant un bon moment d'aventure et d'émotions.