Les Indestructibles 2 est exactement la suite que les fans attendaient, en reprenant l’histoire exactement là où le premier film l’avait laissée. Mais étrangement, alors que le lien est aussi fort, les prémisses du 2 sont quasiment les mêmes que pour le premier. Mr. Incredible fait toujours sa crise de la cinquantaine en rêvant de redevenir un super-héros, qui sont toujours interdits. Comme si le premier film n’avait jamais existé, ou n’avait servi à rien, au niveau des personnages comme de l’univers.
Mais heureusement, le chemin emprunté (re)résoudre cette situation bifurque rapidement et Les Indestructibles 2 inverse les rôles. On se concentrera beaucoup plus sur Elastigirl, qui reprend du service, tandis que son indestructible mari se retrouve dans un rôle inconfortable d’homme au foyer. Et ça fonctionne, encore mieux même que dans le premier opus. Les scènes d’actions d’Elastigirl sont bien plus palpitantes et les mésaventures de Mr. Incredible —avec Jack-Jack en particulier— sont hilarantes à en pleurer.
Le premier film avait un antagoniste très intéressant —Syndrome—, dont la thèse était presque une critique de Nietzsche/Rand. Sa technologie pouvait faire de lui, ou de n’importe qui, l’égal d’un super-héro, de facto les rendant obsolètes. “Si tout le monde est spécial, personne ne l’est”. L’antagoniste du second film, Screenslaver, l’est tout autant. On a droit ici à une critique intéressante de notre société de consommation d’image, à laquelle se superpose l’idée que les super-héros nous rendent faibles en nous défaussant de nos responsabilités. Ça pourrait presque être subversif si les super-héros ne gagnaient pas à la fin.
Bref, Les Indestructible 2, malgré des prémisses étranges, est un film très divertissant, hilarant et profond, un très bon Pixar promis à devenir aussi culte que son prédécesseur.