La critique complète du film : http://cinecinephile.com/les-indestructibles-2-realise-par-brad-bird-sortie-de-seance-cinema/
Il aura fallu attendre 14 ans pour voir débarquer sur nos écrans une suite à l’un des classiques de l’animation Pixar, Les Indestructibles (2004). Une œuvre du studio ayant fait date, que ce soit dans son animation comme dans son genre, celui du film de super-héros. Les Indestructibles avait à l’époque mis une véritable claque au reste des adaptations de comic-book sur grand écran, figurant encore aujourd’hui parmi les meilleurs œuvres de Pixar, mais aussi parmi les meilleurs films de super-héros. Le projet a donc mis longtemps à aboutir pour nous revenir sous la direction du cinéaste Brad Bird [Le Géant de Fer (1999), Les Indestructibles, Ratatouille (2007), Mission Impossible : Protocole Fantôme (2011)]. Réalisateur du premier opus, cela peut laisser entendre une suite de qualité. Mais il n’est pas mauvais de rappeler que faire une suite à une œuvre culte de l’animation Pixar n’est pas toujours une grande réussite, notamment si l’on cite Le Monde de Dory (2016), toujours réalisé par Andrew Stanton, réalisateur du classique Le Monde de Némo (2003), qui, malgré ses qualités indéniables, est une suite largement inférieure à son prédécesseur. Pouvions-nous donc craindre à la fois le meilleur et le pire concernant Les Indestructibles 2, même sous la direction du talentueux Brad Bird. Verdict ?
Tout d’abord, Les Indestructibles 2 se pose dans une parfaite continuité avec le premier volet, que ce soit sur le plan scénaristique, comme dans le développement de ses personnages, l’évolution de son époque et son animation. [...] On retrouve dans cette suite les thématiques chères au premier opus : la réflexion autour de la figure du super-héros, remise au goût du jour avec notre actualité et l’omniprésence médiatique, ainsi que la question du féminisme autour de l’image du super-héros, le personnage principal de ce second opus étant clairement Elastigirl, là où Mr. Indestructible tenait le premier rôle dans le précédent opus. L’antagoniste de cette suite figure également dans l’ère du temps, puisqu’il s’agit d’une menace invisible qui pirate les médias de masse sous le nom de l’Hypnotiseur, un méchant qui n’est pas sans rappeler ceux d’un cinéma post-11 septembre, au cœur d’une société contemporaine en proie à une technologie omniprésente. Les Indestructibles 2 surpasse assurément son aîné sur un point particulier : celui de la modernité, que ce soit dans les thématiques adultes et contemporaines apportées au récit, que dans la pyrotechnie visuelle qu’orchestre Brad Bird à travers l’animation photoréaliste de Pixar, renvoyant au placard les scènes d’actions des derniers Marvel. Les scènes d’espionnage dans Les Indestructibles 2 ne sont pas sans rappeler l’action technologiquement moderne de Protocole Fantôme, le volet de la saga Mission Impossible réalisé par le cinéaste lors de son passage de l’animation au live-action.
[...] De la même manière qu’il aura fallu attendre plus de 30 ans pour avoir une suite magistrale telle que Blade Runner 2049 (2017) au Blade Runner (1982) premier du nom, pour citer un exemple récent, il aura fallu attendre plus de 14 ans pour avoir une suite aux Indestructibles. Et dans le cas de ce dernier, il vaut mieux tard que jamais car les années de patience auront été plus que bénéfiques au studio Pixar qui ne cesse depuis plus de 20 ans d’accoucher d’œuvres de plus en plus abouties les unes après les autres. Tout en étant dans une parfaite continuité avec son prédécesseur, autant dans sa construction scénaristique que dans son animation et tout en réactualisant et approfondissant les thématiques du premier opus, notamment dans sa réflexion autour de la figure moderne du super-héros et de la famille, surpassant, au moins sur le plan technique, son indétrônable prédécesseur avec une pyrotechnie visuelle dirigée avec une maestria dantesque, Brad Bird signe avec Les Indestructibles 2 un excellent film d’animation abouti. Un digne héritier au premier opus qui s’impose aisément comme la meilleure suite faite à une œuvre Pixar depuis Toy Story 3.