La grande expérience de Pixar pour cette suite permet une réalisation très professionnelle, une mécanique parfaitement huilée et une mise en scène travaillée mais c’est bien là le problème : ce n’est que du divertissement pur et ultra conservateur, il n’y a pas d’âme humaine, pas de surprise, pas d’ambivalence, pas d’enjeu, pas de possibilité d’imaginer, pas de poésie, tout est lisse alors que pourtant le sujet est centré sur le fantastique : celui d’être un super héros.
On assiste donc à une succession de clichés sans surprise parfaitement orchestrée sur un rythme très rapide voire hystérique empêchant de se poser sur les propos des personnages ou même les images. C’est tout à fait ce que pourrait faire comme film une Intelligence Artificielle à qui on aurait donné tous les paramètres du film d’animation américain de super héros (les publicitaires Japonais comme le studio McCann commencent d’ailleurs à avoir recours aux AI pour leur campagnes, c’est dire).
Ainsi, au lieu d’élever l’esprit et l’imaginaire des enfants au-dessus des banalités, le discours est centré justement sur le banal et tente de séduire grossièrement avec des problématiques tendances : les mères entre famille et travail, la carrière, le rôle de parents, le tout média, le burn out, le mélodrame où l’on crie et on s’agite… pas de quoi rêver.
L’autre problème est que le message juste qui permettrait aux enfants de s’épanouir c’est à dire d’apprendre à construire sa propre opinion, de ne pas être noyé par les médias ou la télévision, de faire preuve d’esprit critique et d’être acteur de sa vie plus que spectateur vient directement… du personnage ennemi...oui, vous avez bien lu...du MECHANT (voir 57ème minute) et que l’on tente de faire taire ! Incroyable ! … et dangereux car alors la conclusion pour les enfants devient très conservatrice et lénifiante : si tu veux être un héros, suis ce que l’on dit, conforme-toi à la famille, au système, aux valeurs et aux médias, soigne ton image, reste passif…tout un programme…à l’image du nouveau-né que l’on gave de cookies pour qu’il se calme.
En tant que psychiatre, pour les enfants, je conseillerai plutôt du même studio Wall-E, Toy Story, Vice Versa, le monde de Ralph de Disney, même Cars a un plus beau message et des films animations d’autres studios comme le film d’animation Princesse Mononoké, Nausicaa et la vallée du vent, Brendan et le secret de Kells, Coraline, Vuk le petit renard, Les maîtres du temps et bien d'autres...