Tout le monde est dupe de quelqu'un. Telle est la morale de Les infidèles, qui nous introduit à travers un opportuniste homme du peuple dans le monde de la haute-bourgeoisie où les barbons, pour démontrer leur pouvoir, se marient avec de jeunes et belles femmes, plus vénales qu'amoureuses.
Ici chacun, las de ce qu'il a près de soi, cherche ailleurs ce qu'il n'a pas. Si bien que que tromper son conjoint demeure la condition sine qua non du plaisir. D'où la multiplication d'intrigues où amants, mensonges et cynisme règnent, démystifiant ainsi le mariage, institution à travers laquelle les couples se montrent heureux et unis à la société pour sauver les apparences alors qu'en fait tout n'est qu'intérêt, stratégies, vanité. La tonalité est assez désabusée : cette fausseté ambiante traduit aussi une irrémédiable insatisfaction, un mal-être propre à l'Homme et dont il ne peut se défaire.
Hélas la critique morale voire sociale est vite écartée, supplantée par une intrigue mélodramatique, où finalement, pour résumer, tout le monde se fait plus ou moins baisé par derrière – excusez la vulgarité-, se dirigeant ainsi à un public assez populaire, en quête de romances où les bonnes deviennent reines et les chauffeurs amants de madame.
Un film plutôt médiocre.