Une critique qui spoile un peu quand même
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lançant ce film. Il date de l'époque où j'épluchais la caverne des introuvables. Je m'attendais à une petite série B un peu gore, un peu con aussi peut-être. Ben en fait c'est pas mal.
Ce qui fascine dans ce film, c'est le schéma qu'il utilise. D'habitude, quand on voit un monstre, c'est souvent la faute aux hommes, un peu comme dans "Godzilla" ou dans "The Host". Et le résultat, il nous pète à la gueule dès le début laissant présager que l'homme n'est même pas conscient de ce qu'il a créé par sa bêtise. Puis il y a quelques films proches de "Frankenstein", où l'on assiste à l'acte créateur dans tout ce qu'il y a plus génial mais aussi dans tout ce qu'il y a de plus pervers.
Dans "Bug", on commence comme une bonne vieille série B lorgnant vers le Z : suite à un tremblement de terre, des créatures de l'ancien temps surgissent. En l'occurence ici des sortes de cafards pouvant provoquer le feu afin de se nourrir de cendres. Déjà, c'est cool. Sauf que l'insecte n'est jamais montré comme une réelle menace. Pendant une heure entière, les scientifiques le répètent : nous n'avons rien à craindre car ils ne peuvent pas se reproduire et ils ont tendance à s'entretuer... subissons quelques incendies et d'ici quelques mois nous n'en reparlerons plus. Surtout que la menace se situe principalement dans une toute petite ville paumée de l'Amérique.
Rien de plus facile. Un film avec des enjeux faciles. Oui mais non. Si les insectes sont inoffensifs à condition d'y faire attention, il arrive toujours qu'on se fasse surprendre bêtement, un peu comme quand on a oublié qu'il y avait un Zombie de Romero enfermé dans son garage au moment où on y va pour chercher une bonne glace au goût cookies. C'est ce qu'il arrive à l'amie du héros. Elle se fait allumer par un de ces cafards pyromanes. Et à partir de là, donc à une heure du film, tout bascule. Et le héros, tout comme le spectateur, va sombrer dans l'horreur la plus pure, celle qui est d'ordre psychologique. D'abord désireux d'exterminer cette vermine avant qu'elle ne s'explose elle-même, il décide ensuite de les étudier, comme pour se rattacher d'une manière très bizarre à son amie décédée. Et arrive le temps des expériences.
Et là ça devient intéressant. En même temps, on peut se dire que le rythme du film est complètement flingué. On ne peut pas changer d'objectif comme ça sans rien dire aux 2/3 du film. Surtout que objectif il n'y a pas vraiment. Nous sommes plutôt dans la contemplation d'un homme qui perd la tête. Au point de se demander à un moment si ces expériences ne sont pas que le fruit de son imagination. Malheureusement non. Et c'est là que ça devient terrible. Car on comprend pourquoi le bonhomme agit de la sorte. Et comme lui on se retrouve fasciné par le pouvoir qu'il exerce sur eux quand il joue au bon Dieu. Et puis quand, comme lui, on comprend qu'il faut arrêter de faire joujou, c'est trop tard, la menace est là, réellement présente maintenant. Et c'est là où les auteurs font forts, car ils finissent le film là où tout le monde à l'époque et même aujourd'hui le commencerait : lorsque le monde risque de périr à cause d'une connerie humaine mêlée à un désir de vengeance de mère nature.
Le sujet est donc ultra intéressant malgré des chutes de rythme. Et puis, n'ayons pas peur de le dire, la mise en scène n'est pas ds plus brillante. Bon ces insectes sont super cools, super bien faits (car apparemment ce sont des faux !). Mais le découpage est parfois maladroit ce qui dégage une eptite ambiance Z par moment. Comme quand un personnage préfère courir à travers champ en hurlant lorsqu'un insecte lui tombe sur le visage plutôt que d ele retirer de suite avec sa main !
Bref, "Bug" est un film assez cool pour son sujet et le traitement audacieux. Pourtant c'est parfois limite visuellement et puis vraiment, c'est pas comme ça qu'on écrit un bon film, non mais !