Jusqu’ici Carine Tardieu ne m’avait jamais déçu. Que ce soit avec La tête de maman, Ôtez-moi d’un doute ou Du vent dans mes mollets son meilleur film à ce jour. Les jeunes amants est assez différents de ces trois-là mais toujours aussi réussi. Il aborde des thèmes rarement évoqués au cinéma, l’amour et la sexualité des personnages âgées, et une relation amoureuse entre une femme mure et un jeune homme. Si le sujet pouvait être casse-gueule, elle s’en sort très bien. Le tout est plein de charme, fait avec beaucoup de finesse, de sensibilité, et de tendresse. Le couple est interprété par une Fanny Ardant une fois de plus exceptionnelle, et un Melvil Poupaud on ne peut plus convaincant, le duo fonctionne à merveille. A leurs côtés une Cécile de France, qui n’a peur de tenir des seconds rôles (le troisième d’affilée après Illusions perdues et De son vivant), elle aussi toujours impeccable. Le film était à l’origine une idée, hommage à sa propre mère, de Solveig Anspach (Lulu femme nue, Haut les cœurs, L’effet aquatique…), qui devait également le réaliser, mais elle est décédée avant que le projet n’aboutisse. Il a quand même vu le jour et c’est tant mieux pour nous. Voilà un film, aussi réussi sur la forme que sur le fond, émouvant et bouleversant, qu’il faut voir absolument.