Les Jours venus... par CharlieBrown
Romain Goupil est un des rares cinéastes à encore fonctionner dans une certaine idée de faire des films, directement issue des années 60, tendance nouvelle vague puis soixante-huitarde, disons, pour faire vite et approximatif. Certes, ça joue moins bien que dans du Rohmer (c’est dire !) et ça n’arrive pas à la cheville du moindre plan de Godard ou de la moindre intention scénaristique de Truffaut, mais bon, on sent les racines… Douze ou treize ans (déjà !?) après l’extraordinaire "Une pure coïncidence" (meilleur film de l’année 2002, pour moi), je retourne voir du Goupil au cinéma. C’est moins bien, forcément, mais ça se laisse bien voir quand même.
Romain Goupil entame la soixantaine mais ne se sent pas vieux, même si tout, autour de lui, se charge de lui rappeler que ça sent la fin de course et bientôt le sapin. Il documentarise (images d’archives familiales à l’appui) tout en fictionnisant (ou le contraire), il fait ça à la louche et à l’emporte-pièce et ça peut vite tourner à la chientitude sans intérêt, mais, allez savoir pourquoi, on a envie de rester un peu avec cet éternel révolté à moitié crédible. La scène finale, pleine d’autodérision, vaut le coup de rester jusqu’au bout. Qu’il est con, ce Goupil !