Les Kamikazes de l'arnaque
Les Kamikazes de l'arnaque

Film DTV (direct-to-video) de Spiro Razatos (1991)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

Rapidement, on sait qu’on va passer un bon moment. Dès lors que Nelson (Corey Haim) demande aux otages de la banque qu’il vient de braquer de chanter l’Ouverture solennelle 1812 de Tchaïkovski. C’est très con, et c’est magnifié par une VF surprenante.

C’est très con parce que tout le monde se croit malin, les personnages, à mi-chemin entre désinvolture stylée et virilité faussement maladroite, comme le scénariste/dialoguiste, qui essaye désespérément d’amuser la galerie à grands renforts de vulgarité forcée et de ridiculisation des figures d’autorités de manière désuète... et fatalement, tout tombe à plat. Systématiquement. C’en est assez génial.

Tout l’intérêt du film est là, dans un enchaînement de répliques à la con qui tombent comme un cheveu sur la soupe, servies sans mesure aucune par des doubleurs qui se prennent au jeu et rallongent la sauce, soit par plaisir sadique, soit pour décompresser en fin de journée...

Ça donne des trucs du type :

─ Y a bien des gens qui pensent que la polka c’est du rock, laissons-les.

─ Les gens qui n’ont pas d’humour me trouvent très drôle tu sais.

─ Fais gaffe à toi mon p’tit pote, elle est toujours là quand on n’en a pas besoin. Un peu comme la mayonnaise dans le sandwich.

─ Hey suce ma bite Bruno.

Hey j’ai l’impression qu’on est dans un très mauvais film porno.

Ou encore cette conversation entre le pote codétenu de Sam et un maton doublé à la manière des gros chiens dans les pubs foireuses :

Où est Potter ?

Aux toilettes.

OK.

Les Corn flakes ça lui file la chiasse.


Savoir quel a été précisément l’apport des doubleurs à certaines scènes, certains passages du film, impliquerait de le revoir... et peut-être de passer un moins bon moment du coup.

Mais c’est envisageable. Parce que festival de répliques à la con mis à part, le film demeure quand même assez gratiné. C’est chiant la plupart du temps certes, mais on a quand-même : Cynthia Rothrock en antagoniste, ce qui est plutôt rare ; l’exécution d’un ours en peluche du nom de mister Bingo ; une évasion de prison à se friser la moustache et un final où ça explose de partout et où tout le monde se roule après dans tous les sens.


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Bonus

Le monde est peuplé d’Emily et de Sam

Personnage > Agissement

S’exclament la même chose et en même temps - Bagarre | Coup dans les couilles (ouch !) - Baiser suivi d’un pain ou d’une gifle - Contre-intuitif | Drague incongrue dans un moment de tension - Interprétation | Parle la bouche pleine - Passe à travers une vitre : pour s’échapper - Signale sa présence à un rendez-vous par des appels de phare

Personnage > Caractéristique

Tope aux vannes nulles de son ami·e - Traître (coup de théâtre)

Personnage > Citation

Commente | « Ça, c’était pour XXXX ! » - Récrimine | « Rhaaa... ! Je suis entourré d’imbéciles ! »

Personnage > Héros ou héroïne

Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Personnage > Méchant·e

Ni vu·e ni connu·e | Vole et enfile un uniforme de flic, d’ambulancier, de pompier

Réalisation

Course poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins - Écrase/frappe un radio réveil en train de sonner - Fin | Véhicule ou personnages qui s’éloignent - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Dialogues en arrière-plan sonore

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Est bourré·e ou drogué·e (gag) - Gag avec un animal - Gag cartoonesque | Projeté·e exagérément loin sous l’effet d’une décharge électrique - Pipi, caca, prout - Tombe ou est poussé·e tout habillé·e dans une piscine (gag)

Scénario > Dialogue

Gémissements, geignements ou cris répétés - Répliques à la con - Stylé | Vanne sur la mauvaise haleine

Scénario > Ficelle scénaristique

Faux suspense | L’otage est en fait un·e complice

Scénario > Situation

Passion | Sous-entendu sexuel

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte | Le regard des personnages ne porte pas au-delà du champ de la caméra

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Tenues légères - Violence sexuelle | Retient/tire une femme par le bras, contre son gré

Thème > Testostérone

Méthodes musclées - Bagarre | S’interpose entre deux esprits échauffés qui veulent se la donner - Véhicule | Appuie sur le champignon, montre que t’en as dans le caleçon

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 29 mars 2023

Critique lue 12 fois

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