Les Larmes d'un héros par drélium
Ce premier film de guerre n'a pas encore la patte Woo, ses ralentis et ses gunfights hyper visuels, ni un poil de la puissance de ses œuvres majeures à venir. Il reste simplement un gros film d'action bourrin mais on y devine déjà la course sur le fil du rasoir d'Une balle dans la tête, la mort brutale et les sentiments extrêmes que la guerre exacerbe. La folie du colonel, le courage du commando ou le salut final par la nature sont autant de traits caractéristiques qui préfigurent les futures réussites du maître du gunfight sanglant avec touche romantique.
Malheureusement, Les larmes d'un héros demeure très primaire et extrêmement bancal. Beaucoup de scènes sont parfaitement insensées. Plus encore, les producteurs à la vue de cet étalage de violence très sérieuse et de mise en danger permanente ont tenu à contre balancer l'esprit Woo en incluant d'autres scènes, toutes celles qui semblent sorties de nulle part en fait, comme la partie de dés, ce qui ajoute une couche supplémentaire au bordel ambiant.
Pourtant, pris au second degré (ou plutôt troisième) et oubliant les incohérences flagrantes, les larmes d'un héros deviendrait presque un incontournable pour les amateurs de John Woo en général et de bourrinage non stop en particulier. Les fusillades à 4 contre 100 sont légions, le sang versé et la violence gratuite sont ici chez elles. Ce premier essai barbare se révèle extrêmement jouissif et nerveux pour tout amateur d'"action blood pack" guerrier peu effrayé par les dérapages bis.