Ah quel plaisir de retrouver Orio Paulo 4 ans après son dernier long-métrage.
Bien qu'il nous ai livrer une série (dont je n'ai que peu de souvenirs, je dois bien l'avouer) il y a plus d'un an, c'est bien pour ses films que j'aime attendre chaque sortie de ce réalisateur.
Pure production Espagnole, le film est distribué dans les cinéma Espagnoles par Warner Bros. et en VOD dans le reste du monde par Netflix (comme tous ses films depuis 2016 avec L'Accusé).
Oriol Paulo revient avec un film qui pourrait être la quintessence de tous ses précédents.
Pour lancer son long-métrage, le réalisateur utilise une thématique récurrente chez lui : la mort d'un enfant (que nous pouvons voir dans L'accusé & Mirage), qui, cette fois-ci, sera le prétexte de notre protagoniste pour se faire interner dans cet hôpital psychotique et découvrir ce qui s'est réellement passé. Internée sous le prétexte de paranoïa (et accessoirement tentative d'empoissonnement envers son époux qui n'est pas sans rappeler sa première réalisation, El cuerpo.) et dont son mari cherche à se débarrasser.
Après 1h de film, entrecoupé de quelques flashbacks, le réalisateur nous rappel une autre de ses thématiques préférée : la remise en cause de ce qui nous a été dit et montré jusqu'alors (comme, encore une fois, dans son long-métrage de 2016).
Dans ce qui m'a fait penser à la construction d'un film comme Gone Girl de David Fincher (dont le réalisateur Espagnol est connu pour avoir quelques similitudes) : Pitch de base, au bout d'1h, révélation puis changement d'approche jusqu'à la fin. Mais contrairement au film américain qui alternait entre ses 2 points de vues jusqu'à être délicieusement réuni à la fin, le film d'Oriol Paulo prendra plaisir à remettre en cause plusieurs fois ce qui a été dit/fait par notre protagoniste (comme dans une œuvre telle que Pour le pire, par exemple).
Avec une réalisation qui ne brille pas par ses fulgurances mais qui sait très bien quoi nous montrer et surtout quoi ne pas montrer, dans ces grand décors aéré ou cette maison aux allures hitchcockienne, pour nous mettre sur les bonnes pistes de réflexions. Le réalisateur nous amène jusqu'à une fin que je pensais plus positive, à l'instar de Mirage. Mais c'était sans compté les ultimes secondes du film, dont Oriol Paulo raffole pour semer en nous un doute dans quelques chose qui paraissait jusqu'alors évident (coucou les précédents thriller mais mention spéciale à El cuerpo).
On peut tout de même regretter dans ce film cette aide de 2 membres du conseil de l'hôpital dès le premier twist (voir même avant vu la facilité de la protagoniste à avoir ou faire quelque lorsque qu'elle est avec l'un des deux), ce qui nous offre dès lors un 50/50, et donc une aide (très) bienvenu mais qui penchera en défaveur à cause (ou grâce pour le spectateur) au Directeur qui fait figure de principal antagoniste pour notre héroïne.
Et l'absence de 3 lignes de sous-titres en Vostfr, dont une dans les ultimes minutes (mais peut-être que cela ne s'est produit que chez moi).
Outre le jeu des thématiques communes, Les Lignes courbés de Dieu est un film qui sait ou amener son spectateur pour lui donner les clés de l'intrigue mais se garde peut-être de donner la toute dernière. C'est quelque chose qu'Oriol Paulo aime et maitrise, y compris dans ce film porté par Bárbara Lennie & Eduard Fernández. Et qui garde son spectateur en haleine avec ses remises en question constante pour ainsi nous offre plusieurs versions de son histoire.
Ne reste plus qu'à savoir laquelle est la vraie (pour peu qu'on le veuille réellement).