Avec "les longs manteaux", Gilles Béhat ("Rue barbare") convoque les grandes lignes du western-spaghetti transportées pour l'occasion en pleine cordillère des Andes. L'histoire se focalise à la frontière argentino-bolivienne, dans le petit village bolivien de Villazon. Cet endroit perdu au milieu de nulle part attend un convoi ferroviaire pas comme les autres. En effet, le train qui arrive de La Paz compte à son bord l'écrivain démocrate argentin et opposant politique Juan Mendez. Ce dernier sous bonne escorte après des années de prison doit être rendu à son pays. Nous sommes en 1982, la toute nouvelle démocratie bolivienne veut faire table rase du passé en libérant Mendez, mais un groupe de mercenaires ; "Les longs manteaux" menés par le général Vinchita ne l'entendent pas de cette oreille et attendent Mendez à Villazon. De son côté, le solitaire et taciturne Loïc Murat (Bernard Giraudeau grimé pour l'occasion en véritable antihéros de western), géologue français va se trouver impliqué malgré lui dans cette machination politique
, quand Julia, la fille de Mendez lui demandera son aide
. L'action et l'humour sont au rendez-vous de ce périple à la française mené tambour battant par un Bernard Giraudeau chaud bouillant qui se débat comme un beau diable (parfois jusqu'à la caricature) pour sauver sa peau en faisant acte de bravoure de temps en temps. Le personnage hautement cynique de Loïc Murat est en total décalage avec les enjeux qui se jouent, ce qui donne des ruptures de tons pas nécessairement très heureuses. En bref, un film d'aventures sympathique, un peu lourdaud et maladroit, en effet, le récit est un poil trop réducteur envers les Autochtones (les militaires, les villageois, la tenancière de l'hôtel...), on se croirait parfois dans une BD. Reste la photographie de Ricardo Aronovich saisissant dans un joli cinémascope toute la majesté et la sauvagerie des paysages andins !