Aki Kaurismaki décrit ici le destin de Koistinen, un jeune homme dont l’emploi précaire est son unique attache à la société.
Ici-bas, les chiens semblent avoir plus d’humanité que les hommes, « Mais au fond nous sommes des êtres humains nous aussi » indiquera Koistinen à la jeune femme qui le séduit pour mieux le duper.
C’est un homme seul qui ne parle pas, n'exprime rien. Il semble résigné et ne se défend jamais. Son unique sourire sera en prison où la camaraderie réchauffe (enfin) les âmes. Alors que le sort s’acharne et que l’injustice et la misère accablent le personnage, lui ne perd jamais espoir. Cette force inépuisable, insoupçonnable même, nous tient accroché au film comme lui à la vie.
Heureusement l’amour rôde et le suit… partout l’espoir demeure.
On retrouve les contrastes auquel le réalisateur nous a habitué pour cette trilogie: contrastes dans le jeu des personnages mais aussi dans les ambiances et les lumières du film ( entre ombre et lumière, entre couleurs chaudes et froides). Un film esthétique dont le son feutré nous cajole alors même que la vie, cruelle, n’épargne personne, sauf peut-être les puissants.
Ce dernier volet de la trilogie « Finlande » est un film noir et lumineux à la fois, une ode à l’amour, à l’humanité … mais puisque c’est un film de Kaurismaski, on en gardera un goût amer.
Entre réalisme dramatique et comédie caustique.