Il y a une certaine nostalgie policière, dans le cinéma d'Olivier Marchal, et c'est probablement cette nostalgie qui fait que ses films ont le succès mérité qu'on leur connaît. J'ai, de ce point de vue là, toujours songé qu'Olivier Marchal avait inspiré Richard Berry lorsqu'il dirigeait Jean Reno dans L'Immortel.
Les Lyonnais, c'est une fable de plus sur ces anciens voyous et ces vieux flics qui continuent de se tourner autour, même si la rage n'y est plus. C'est surtout le portrait un peu jauni d'un grand banditisme qui aurait perdu ce qu'on pourrait d'une manière simplifiée appeler ses lettres de noblesse.
Car elle est là, la nostalgie de Marchal : ce souvenir un peu ému que l'on en repensant à ces crapules qui avaient un code d'honneur, qui pouvaient tirer sur des flics et déjeuner à la table d'autres le lendemain, qu'on chassait pendant des années et avec lesquels, forcément, naissait une forme de respect réciproque, un lien unique que seul un chasseur et son gibier peuvent partager.
Ces bandits des années 60, ils n'existent plus, ils sont remplacés par de jeunes chiens fous qui se complaisent dans leur capacité à effrayer, qui n'ont pas vraiment de but, si ce n'est d'apporter de l'émotion dans leur vie, et qui ne sont pas ces hommes de parole que Marchal aime à dépeindre.
Aussi dans Les Lyonnais, Lanvin campe un vieux voyou sur le retour afin de régler quelques dernières affaires laissées en suspend, et si vous voulez mon avis : de si bons acteurs dirigés par un si bon réalisateur, ça ne pouvait faire qu'un très bon film de plus.