Il faut peut-être avoir connu cette époque charnière du début des années 80 en France, ou bien comme le réal le dit lui-même, y être né et avoir la nostalgie de ses années d'enfance avec ses "cousins". Et c'est bien de ça dont il s'agit, de cette jeunesse qui veut vivre le présent, sans contrainte, qui ne se reconnait plus dans les promesses de 68. C'est la new wave post punk, les radio pirates, le "do it your self" et l'envie de faire la fête, de foutre le camp de cette société engluée dans le passé. Et avant d'entrer dans monde de demain, l'élection de Mitterand en 1981, la notion d'avenir avec du souci à se faire, c'est ici et maintenant que ça compte, une sensibilité "no future" exacerbée et prophétique.
La dimension analogique de ces années là est intelligemment mise en scène et filmée. C'est l'époque des K7 audio et du walkman Sony, des radio-sonos et des bootlegs, ces enregistrements pirates de concerts rock pressés en vinyl sans aucune autorisation légale.
Le réal et son chef op, qui n'ont pourtant pas choisi la pellicule, ont quand même bien réussi à nous restituer ce monde analogique avec des objectifs anamorphiques d'époque, le travail de la lumière, les décors et les costumes. Tout est juste dans cette réalisation, jusqu'à nous restituer un grain de l'époque.
Le casting est parfait, le jeu des acteurs et des actrices excellents, et ce dans tous les rôles. Et ça fait du bien de se sortir la tête des productions François Civil et Pio Marmaï...
Mentions spéciales à Marie Colomb tout simplement magnifique et Thimothée Robart qui a débuté dans le cinéma comme perchman. Ils sont magnétiques !