TW - viol, sexisme hostile et bienveillant, grossophobie, transphobie
Les hommes présentés ont de 17 ans à 95 ans. Il se découpe en trois parties : hier, aujourd'hui et demain. (mais ne suit pas les dates des écrits des textes féministes) Il est critiquable par sa posture mais intéressant, entre échos de paroles de femmes (lecture de textes féministes comme Virginie Despentes, Colette Guillaumin, Andréa Dworkin, Simone de beauvoir ou (et c'est peut-être la plus critiquable en tant que tel Annie Leclerc)) et entretiens avec des hommes et des femmes trans ainsi que d'un homme trans, d'où mon tw transphobie. (Où sont les hommes trans ?) MAIS, il y a aussi des propos très durs à entendre et je déconseille aux personne en dysphorie de genre.
Ce film donne de la visibilité à des discours qu'on entend trop peu des minorités du spectre du genre. Donc j'ai mis "transphobie" parce qu'il y a une déconstruction encore à faire mais qui peut heurter le public, désormais averti. On voit que les hommes qui discutent ont un rapport assez différent sur certaines questions féministes, plus ou moins contemporaines et politiques. L'intime est politique, je ne renie pas cela mais pour le coup j'ai eu ce sentiment de rester dans du soft, des questions que perçoivent les hommes, certainement faute d'une réflexion, d'une discussion entre des minorités de genre, des femmes et des hommes. Ça manque de cru, de violences, de critique de la masculinité virile. On la frôle sans l'ébranler et c'est à mon sens là où se joue le concept de privilège. Savoir, reconnaitre en ayant beaucoup de réticences à agir dessus, à saisir les mécanismes qui s'y jouent.
Car le gros bémol de ce documentaire, c'est sa construction même : les mâles du siècle parlent, sont dans un échange même si on n'entend pas les questions posées alors que les femmes sont passives dans la lecture, leur haut de corps dénudé pour un effet stylistique qui peut se rapprocher finalement des femens et en ce sens est politique. Bref, ce documentaire me rend mitigée. Je pensais voir plus de disparités dans les discours mêmes s'il y en a quand même pas mal, ce qui encore une fois je trouve nuit à une volonté de débattre fondamentalement avec un manque de dynamisme. Je respecte toutefois le travail accompli, d'où ma note qui peut paraitre élevée par rapport au contenu mais qui soulèvera des questionnements et une volonté mutuelle de déconstruction.
Le documentaire est à mon sens réalisé par un homme avec l'aide de Camille Froidevaux-Metterie pour les hommes dans la mesure où finalement il tente d'enrichir le débat féministe avec des questionnements masculins ou pour le dire plus clairement, que le féminisme est aussi un lieu de déconstruction pour les hommes et pour s'émanciper de diktats qu'ils subissent. Un des hommes par ailleurs d'une trentaine d'année affirme " je pense que les vrais féministes homme ce n'est pas ma génération, nous on est encore dans l'effort ce n'est pas naturel".