Marche ou crève...
Je n'ai pas aimé ce film, comme je n'aime pas Virginie Linhart qui a une vue trop intello, trop robotisée des choses. Trop féministe aussi ! Comme beaucoup de ceux qui sortent de Sciences Po qui gagnent en intelligence ce qu'ils perdent en âme, en sensibilité... Robotisation ?
Alors ? Pourquoi cette note si peu assassine ? Car ce film aura au-moins le mérite d'exister... De témoigner que certains humains sont au niveau du bestiau, encore que les animaux carnivores eux, tuent pour se nourrir.
Tous les dictateurs n'ambitionnent que le pouvoir : leurs richesses ne leur servent à rien, ils n'ont pas le temps d'en profiter : accaparés qu'ils sont par quelqu'un qui pourrait être plus puissant, plus riche qu'eux... Les russes ne sont-ils pas considérés comme de la chair à canon propre à satisfaire la grandeur de leur meneur, et ses ambitions de ressusciter une URSS implosée à tout jamais et qui ne fera plus marche arrière.
Ce film est aussi pénible à suivre... Que de gros plans interminables sur des forêts enneigées !
C'est ça le reportage paysager et rural de Linhart ? C'est "sec comme un coup de trique" pour reprendre une ancienne expression ! On sait que les archives sont rares sur le sujet mais de là à nous promener dans le désert ! Ouf, on a quand même évité évité les BD des réalisateurs cédant à la facilité, et constituant généralement le remède au manque d'images historiques...
Comme si ça ne suffisait pas, la récitante est à pleurer ! Certes, on ne demande pas qu'elle nous chante "Y'a d'la joie"... De là à ressembler aux lamentations d'un gosse en pleurs qui a perdu son jouet !
De plus la narratrice qu'on croit sortie d'une énième dépression nerveuse, expédie ses phrases façon TGV... Certes, n'est pas Alain Decaux qui veut, mais pourquoi parler aussi vite pour que dans l'instant d'après, les silences semblent interminables ? Quelle réalisation sans âme... Alors, il y a les précieux témoignages qui sont un peu comme ces stèles commémorant les morts pour faits de guerre... Mises à l'extérieur des gares au profit des vitrines de magasins là où il y a du passage... On ne voit plus les mémoriaux, ou de moins en moins, mais ils dérangent. Heureusement, il existe encore des manifestations commémoratives, mais jusque quand ? Ces jours fériés, que de pognon perdu ? Le souvenir : une tare ! Comme avec ces incinérations qui se développent au détriment des enterrements et monuments. La mémoire nécessite du courage : le gardera-t-on de notre histoire et de ses deux guerres mondiales ?
Dommage que ce document soit aussi froid, enneigé : même les témoignages n'ont pas été doublés oralement mais par sous-titre ! Plus vite réalisés, plus vite expédiés ?
Bonne promenade dans ces forêts enneigées : couvrez-vous bien... Ce film ne m'aura pas autant ému qu'il aurait dû le mériter. Raté.
Arte le 31.10.2023-