Le Rat penaud et le Raisin
J'adore Rappeneau, j'adore son style, l'humour de ses films, leur rythme.
Et puis, pensez donc, un type capable de faire bien jouer des endives (Georges Beller ! SIM !), je vous laisse imaginer quand il s'agit de bons acteurs; Bebel court et saute, tout le temps et partout, se bat contre des dizaines et des dizaines d'adversaires (des royalistes, des Autrichiens, des révolutionnaires), fait fondre trois coeurs plus vite que du chocolat au soleil, et puis ce sourire magnifique. Marlène Jobert est sublime, un beau rôle de peste restée petite fille malgré elle, et une superbe entente avec Bebel.
Une des plus belles particularités des films de Rappeneau, en tout cas un point commun de taille que celui-ci possède avec l'excellent Bon Voyage, est cet incroyable décalage entre des personnages têtes brulées et les évènements historiques dans lesquels ils évoluent malgré eux et dont ils n'ont cure, trop occupés à régler leur problème de cœur. Un mélange improbable et qui serait sans doute ridicule s'il n'était pas mené avec la virtuosité de Rappeneau et le bonheur évident dont il fait preuve et qui se voit à l'écran, c'est sans doute le point majeur sur lequel insister.
Interprétation, rythme, beauté des décors, idées à tous les plans, musiques superbes, il en faudrait peu pour que ma main ne soit plus généreuse avec ce magnifique représentant d'un cinéma populaire de qualité qu'on n'est malheureusement plus près de revoir...Et si Paris vaut bien une fesse, ce sont les appas de Laura Antonelli qui vaudraient un point supplémentaire, mais restons sobre.