Version sans grâce de Sérénade à trois, Jules et Jim échoue là où le film de Lubitsch réussissait à représenter la complexité du sentiment d'amour.
Chaque situation, chaque moment du film est médiocrement commenté par un narrateur qui décrit d'une manière mécanique, terne, laborieuse et froide pour tenter de masquer une superficialité et un inintérêt permanents.
Le film n'est d'ailleurs pas aidé par des personnages très pauvres joués par des automates. La succession de scènes inintéressantes plombent davantage le film, séance de diapositives, discours sur l'alcool durant lequel la saucisse de Moreau énumère tous les crus français avec la diction et la spontanéité d'une machine. La Première Guerre est représentée avec la désinvolture d'un souvenir de colonie de vacances, puis survient le graveleux, le ridicule. Un exemple tiré de la mélasse, le couple d'amants se disputent à côté du mari...
C'est d'autant plus regrettable que de magnifiques passages existent dans ce film notamment la balade à vélo.
Quand on pense que ce machin fut source de fascination pour Robert Benton et David Newman, les auteurs de Bonnie and Clyde. "On essayait de faire un film français, ce genre de détail n'aurait jamais gêné Truffaut." Tu m'étonnes.