Un vieux marin capitaine d'un navire baleinier (Lionel Barrymore) emmène pour sa dernière chasse son petit-fils sur le bateau, orphelin de père et mère, dont il veut faire un chasseur de baleines. Le gamin est joué par Dean Stockwell, gosse à la carrière hallucinante (le garçon aux cheveux verts de Losey c'est lui) qui débute en 1945 alors qu'il est tout gosse et qui ira jusqu'à tourner dans Blue Velvet ou Paris Texas, chez Coppola ou Altman... Sur le bateau, le gosse est pris en charge par le second du capitaine joué par Richard Widmark en qui le gosse voit vite un père de substitution, ce qui entraine la jalousie du grand-père, d'où découleront les péripéties du film...
Sur le papier ce n'est pas forcément un film qui m'attirerait des masses, quoique l'expédition sur le bateau, les icebergs (y a d'ailleurs une scène totalement hallucinante de rencontre et percussion d'iceberg) ça fait un peu rêver, mais voilà, c'est Hathaway à la mise en scène, et on ne le dit pas assez nom de dieu, on ne le dit même quasiment jamais, mais Hathaway c'est un génie pur et quoi qu'il fasse il le transforme en merveille. Ce mec s'est essayé à tous les styles, a tourné des dizaines, voire une centaine de films, et tout est bien quand c'est n'est pas prodigieux, il serait temps de considérer ce mec à sa juste valeur, il est l'égal d'un Raoul Walsh ou d'un John Ford et pas du tout un simple réalisateur de commandes. Bref, il parvient ici, alors que c'est un film tout à fait secondaire de sa filmo, à réaliser un grand film d'aventures, un grand roman d'apprentissage, un grand film sur la transmission, bref, c'est merveilleux.