Kourtrajmé et ses branleurs suivent à la trace le mythe du rap canadien durant deux mois : Heenok et ses plantes, Heenok et ses guns, Heenok et ses Heinekens façon post-NSDAP ( corrélation germano-industrielle de rigueur ), Heenok et ses images en mode JCVD, Heenok et ses apostrophes type T'ENTENDS ?, Heenok qui dit tout, Heenok qui dit rien et/ou n'importe quoi...
Romain Gavras alimente du vide pendant 40 minutes à coups de punchlines vermoulues proférées par Heenok ( genre élucubrations du fessard coincé entre la chaise de l'invective et celle de la pachydermie ). Le film n'a aucun regard, cultive une bêtise crasse se drapant dans une punk attitude légitimant la mouscaille, distord l'image pour faire crari, crache sa merde comme une pompe septique... Il n'y a, dans ce bidule, strictement rien d'intéressant côté cinoche.
Heenok fait du cirque, c'est entendu. Du genre catharsis effet pétard mouillé. On aimerait, juste un peu, kiffer le délire de l'homme très mince, mais c'est rappé. Bon y'a Ugoboss et ses autres sbires présents pour le décorum mais RIEN n'y fait : parole automatique du king de la verve vioque et vaseuse, remplissant un DTV d'une vacuité dépassant le cogito. Bref : les analogies sont énoncées dans un flow-bouseux pas mal antipathique, malgré le regard de bovin placide du Roi Heenok.
Romain Gavras annonce, 12 ans avant son clip longue durée racoleusement nommé Le Monde est à Toi, la pauvreté de son discours de cinéaste Kassocial, jonglant malhabilement avec les poncifs de son époque et de ses pairs pour mieux brasser du vent. Il paraîtrait du reste que toute société aurait les films qu'elle mériterait... Jusqu'ici tout va bien, donc.