Breaking Bad 100% Bio

Les Mauvaise Herbes ! Quand j'ai entendu parler de ce film, je savais vaguement que c'était une comédie québécoise avec comme trame de fond une situation incongrue de 2 personnes qui se retrouvent bien malgré elles embarquer dans une sombre histoire de trafique de drogue. Je l'ai vu en bonne compagnie à l'avant première et au final, j'ai vu une comédie avec un humour absurde mais qui fait mouche. Bref, un pur moment de drôlerie qui a eu son effet sur moi

Mon premier film canadien

Oui, je l'ai dit, c'est mon tout premier film 100% canadien. En effet, je fais parti des rares à ne pas voir Mommy et je ne peux pas considérer Juste la Fin du Monde comme un film 100% Canadien. Cela reste produit aussi bien en France et au Canada, mais cela reste français dans l'idée. Celui-là non. Et autant dire que le film est vraiment bien réalisé. Malgré l'aspect comédie qui fait que l'ensemble reste tout de même fonctionnel, il se permet de se faire plaisir avec plusieurs effets de mises en scènes ponctuelles. Cela dit, on ressent bien l'ambiance du Grand-Nord (confirmé par le réalisateur qui a choisi de tourner en décor réel) et donne à cette comédie une atmosphère vraiment typique de là bas. Je n'ai jamais été au Québec, mais cela m'a donné envie d'y aller. Cela est la marque de fabrique de ses bons réalisateurs qui cherchent avant tout de faire un bon film avant de faire leur grand film : Ils ne cherchent pas à révolutionner le cinéma mais se font plaisir, un peu comme Julia Ducournau et son film Grave et ça, on le ressent vraiment

Mais comme toute comédie géniale, c'est surtout les personnages et là on est gâté.

Le vieil homme, le comédien et l'étudiante

Jacques Sauvageau (Alexis Martin) est un personnage à l'image de l'acteur. Avant ce film, je ne connaissais pas l'acteur et il a beaucoup en commun avec son personnage. La seule différence est que Alexis Martin est vraiment quelqu'un de prolifique et célèbre, alors que Jacques Sauvageau est plus la figure d'une gloire déchue qui s'endette dans les machines à sous. Les plus tatillons diront que c'est l'archétype commun du looser sympathique et qui attire les ennuis malgré lui et ils auront raison. Mais ça rend le personnage vraiment bien au final. Le hic est que dans le 3e acte, son personnage s'efface progressivement face à Francesca. Mais on y reviendra. Dans le trio, c'est la figure de l'oncle comique un peu benêt mais qu'on aime bien car sympathique.

Simon Boulerice (Gille Renaud) est l'ermite qui a des problèmes familiaux et le trafiquant de la bande. C'est le Walter White de la bande. Il me fait penser à Jean-Pierre Marielle ou le regretté Jean Yanne dans la manière. Ou Shrek, ça marche aussi. Il est conscient des faiblesses de Jacques et le tient vraiment sous son emprise. C'est assez bizarre mais on sait qu'il est un trafiquant, mais on a pas envie de le détester. Tout ce qu'il veut , c'est réaliser le rêve de son fils malgré les moyens discutables et sa condition .

En même temps, il veut aider ses 2 complices de circonstances dans leur existence.

Francesca (Emmanuelle Lussier-Martinez ) est un personnage qui arrive vraiment sur le tard, un peu comme Winston Zenmore dans S.O.S Fantôme. C'est une étudiante fugueuse qui fait comme petit boulot de faire des relevés électriques et qui découvrent malgré elle le secret. Elle a du tempérament et les 2 hommes devront se faire à une personne plus jeune et évidemment il y aura des quiproquos et des tensions de part la différence de génération mais elle sera utile. Ah et un détail, elle est lesbienne. Cela dit, il ne s'agit que d'une caractéristique du personnage et intervient peu dans le récit (ce qui n'est pas plus mal d'en faire un "ressort comique"). Mais à part ça le personnage est sympa et elle aura une utile par la suite.

Les autres personnages sont très secondaires. Et si Patenaude (Luc Picard ) est une menace mais qui finit de la même manière que son personnage, il est dommage que Nancy aurait pu être plus présente

Breaking Bad en drôle

En gros c'est ça. C'est l'histoire de Breaking Bad en comédie où on remplace les produits chimiques par des plants de cannabis. Si l'histoire semble ne se focaliser que sur Jacques, elle parvient à s'étendre sur les 3 personnages qui sont bien exploités. Au fur et à mesure, Simon, qui est sensé être le connard parfait, devient un personnage plus sympathique et montre qu'il fait ce qu'il fait pour laisser quelque chose en héritage pour son fils et aussi pour Jacques. Il devient même très paternaliste envers Fransesca (au point de lui payer plus que Jacques). Le tout est emballé dans un humour naturel et drôle, déjà par la situation vraiment incongrue et le jeu des acteurs très justes (et surtout que les vannes sur la sexualité sont inexistantes et sur la différence d'âges ne dépassent pas 3 scènes) et qui montre qu'il ne faut pas être trash à outrance et faire de l'humour sur la différence pour être drôle (Et non je ne parlerai pas de nos propres comédies. La presse l'a fait avant moi !)

Même si la fin est quand même triste, elle conclue parfaitement l'arc narratif entamé depuis le début, même si on aurait aimé voir le devenir de nos personnages

On a une histoire bien rythmée et pleine de rebondissement qui fonctionne bien (Ah et la barrière de la langue n'est pas gênante).

Méfiez vous des maisons reculées

Ce film est très bien fait. Drôle, efficace, triste par moment, rocambolesque, parfois absurde mais jamais en trop. Il me rappelle ce qui marchait bien dans les comédies françaises auparavant. Et si des films comme Telle Mère Telle Fille semblent se rapprocher le plus avec son postulat, c'est dommage que très peu de films français arrivent à ce niveau désormais (sauf la Folle Histoire de Max & Léon, les Dissociés voir même Nos Futurs, il y a 2 ans). Au lieu de ça on a Gangsterdam, A bras Ouvert et bientôt, le Petit Spirou...ouais. Ce n'est pas la joie