Commençons par une comparaison avec un film sorti deux semaines plus tôt. En effet, les thématiques abordées par les Méchants se rapprochent quelque peu de France, de Bruno Dumont : hyperpuissance médiatique, fake news, emballement, sont communs aux deux œuvres. Là où ils se différencient, c'est que le Dumont axe sa critique sur un personnage traité sous toutes ses coutures, celui de Léa Seydoux, tandis que le long-métrage de Mouloud Achour use d'un humour hyperbolique et perpétuel pour dézinguer les médias. Et si dans un premier temps, le rire vient rapidement, on est content de voir passer, les unes après les autres, toutes les têtes d'affiche de Clique, un constat s'impose. Le film dissimule sous sa montagne de blagues, une indigence d'écriture, de mise en scène et de photographie. Alors oui c'est rigolo de comprendre les références, on ne boude pas son plaisir, mais tout ceci est assez vain, et l'on a l'impression de regarder une succession de sketches YouTube inégaux et mal raccordés. Pour autant, le rythme psychédélique de la comédie et son enchaînement perpétuel évitent l'ennui, et même si c'est un peu raté, c'est profondément sympathique.