Agrougrou, je suis le diable incarné dans un épouvantail !
Alors là, les origines du mal, c’est pas un Hannibal Lecter de pacotille, ou un maison hantée à Amityville qui veut vous posséder. Non, mesdames et messieurs, en exclusivité ce soir, on vous révèle que le Mal, c’est un cascadeur dans un costume d’épouvantail ! Mais plus de détails maintenant. Après une ouverture très Z où une blondasse court dans des maïs avant de se faire tuer, on découvre nos nouveaux héros : une famille de fermiers qui se sont installés dans la même ferme que Kristen Stewart (le prétexte à cela, c’est qu’on est dans un préquel, mais la conclusion ne joint pas les bouts). Mais notre fermier pédale dans la choucroute. Les factures s’amoncellent, la récolte est pratiquement perdue, sa femme lui casse les oreilles… Bref, il donnerait n’importe quoi pour avoir un peu de chance. Son âme, peut être ? Alors qu’il retourne de la paille dans sa grange, il découvre un vieil épouvantail caché dans un mur. Qui sait, peut être pourra-t-il faire fuir les vilains corbeaux numériques qui sillonnent son champ. Il l’accroche donc sur une croix, et là, horreur ! On se croirait dans un remake de Jeepers Creepers 2 ! Même photographie et ambiance que l’introduction, je commençais à paniquer. Mais heureusement, le film change d’idée, préférant nettement la nanardise à l’efficacité. En effet, pendant tout le film, nous verrons des abrutis qui iront dans le champ de maïs pour rigoler, voire pour emmerder notre fermier, et qui mourront tous dans des circonstances étranges (type Destination finale). Et là, notre fermier se met à avoir de la chance. Il devient super content, même si il sent un truc louche avec l’épouvantail. Et c’est là qu’a lieu ladite scène. En effet, après une hallucination Z, notre fermier monte dans sa chambre et se met à embrasser sa femme. Une touchante scène paysanne, sauf qu’il commence à entreprendre de la prendre en levrette. Et comme il ne l’avait jamais fait auparavant et que la musique d’ambiance montre que ce n’est pas cool ce qu’il fait, on en déduit que le Mal s’empare de lui. Compris, les mecs ? La levrette, c’est le Mal ! A partir de là, les fréquentes sautes d’humeur de sa femme, qui cherche visiblement à l’emmerder, sont une jubilation à laquelle on ne résiste pas. On rigole alors du fermier voisin qui a conclut lui aussi un pacte avec le diable, et qui va mal terminer. On s’étouffe devant notre fermier qui matte pendant 5 bonnes minutes une blondasse topless profitant du système d’arrosage (les joies des mœurs campagnardes) et autre nanardises de bon goût qui rallongent un spectacle déjà beaucoup trop long. Mais c’est avec le final qu’on en a pour notre argent. En fait, notre épouvantail, et ben c’est le diable ! Et il commence à bouger en fin de film. Un remake de Scare Crow ? Même pas ! Ces derniers (des séries Z rigolotes) en passeraient pour des chefs d’œuvres amateurs devant la mollesse de notre Mal, qui déambule péniblement au milieu d’une grange (il doit bien faire 30 mètres en 15 minutes) et servant finalement de punching ball à notre famille d’agriculteur. Les belles joies de fracasser en famille le responsable de nos malheurs. Mine de rien, si les Messagers 2 est très chiant par moment, il vaut le coup pour le comique involontaire (« Mais chéri, tu m’as pris... le cul ? » « … Désolé. ») et ses personnages à côté de la plaque qui nous font bien rire. Un très mauvais préquel, assurément.