Une nuit à Casablanca
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Un problème que Walter White aurait résolu en deux minutes. Il eut fallu aux deux antihéros des Meutes Hassan (Abdellatif Missouri) et son fils Issam (Ayoub Elaid) qu’ils usent du même acide que dans Breaking Bad pour décomposer le corps qu’ils cherchent vainement à cacher. Reparti primé de la sélection Un certain regard, ce premier long-métrage du marocain Kamal Larzacq développe une esthétique de la nuit relativement novatrice, avec un tournage exclusivement nocturne dans les rues de Casablanca peuplée par les chiens. Première pour le Maroc dans la sélection, l’histoire du père et du fils condamnés à poursuivre les mêmes chimères, dans une solidarité familiale qui confine au macabre. Dans ce nid de sang, de poussières et de menaces que subissent les deux protagonistes, dont la culpabilité à l’égard de l’enlèvement réalisé en début de film et qui tourna finalement au drame, est une des questions du film qu’il faut poser : à la difficulté de cacher le corps, s’ajoute celle oublier son âme. S’ils vivent de petites combines et d’arrangement avec la mafia local, Hassan et son fils ne sont pas des tueurs dans l’âme, et c’est précisément la définition et l’exhibition de cette trajectoire de la violence que vient chercher son metteur en scène. Aussi vrai qu’il cherche à montrer les vies souvent miséreuses des banlieues de Casablanca, où la rue semble avoir pris le pas sur celles et ceux qui la composent. Dans tout ce noir, Kamal Larzacq eut quand même le bon goût de finir par une blague - une blague canine, certes, mais une blague quand même.
Créée
le 31 mai 2023
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