Tavernier parlait de ce film dans son documentaire sur le cinéma français en disant qu'il avait pu racheter une bobine qui sinon risquait d'être détruite... Je ne sais pas si c'est la bobine à l'origine de la désastreuse copie que j'ai vue, mais on peut dire qu'il ne reste pas grand chose des "Babes in Bagdad" et c'est dommage. Dommage parce que le son est tellement mauvais que les trois quarts des dialogues ne sont pas intelligibles, que l'image est immonde que le tout est par conséquent pas forcément des plus agréable à regarder. Alors ce n'était sans doute pas un grand au film départ qui me semble assez planplan, pas réellement très novateur sur quelque aspect que ce soit, mais malgré tout ça pouvait être sympa à regarder, ce que ça n'est plus forcément aujourd'hui.
Parce que si comme moi on apprécie cette esthétique orientaliste, avec des décors orientaux totalement fabuleux, des princesses qui prennent des bains dans un harem pendant que des intrigues plus politiques se trament en fond et bien ça aurait pu être sympa. On en voit rapidement les limites puisque le film ne propose rien de plus que ne proposait pas déjà le Voleur de Bagdad de Raoul Walsh avec le même petit côté second degré un peu assumé quand même, genre on sait que c'est kitch, mais on y va quand même à fond parce que c'est ça qui est bon...
Donc à défaut de pouvoir comprendre, ça reste une itération sans doute aussi correcte qu'incompréhensible pour qui ne parvient pas à distinguer les grésillements qui servent de dialogues, autour du thème des 1001 nuits, même si c'est très américanisé, tout ici se passe dans un studio qui fait sans un peu pitié, pas seulement parce qu'il est kitch, mais surtout parce que les décors en carton sont vides, incapables de montrer la beauté d'un parlais oriental...