Probablement l'un des films les moins connus de Robin Williams avec ses premiers méfaits. Projet (un peu trop) ambitieux écrit et réalisé par Bill Forsyth (auteur de mini-comédies méconnues), Les Mille et une vies d'Hector n'est sorti chez nous que directement en vidéo alors que la star triomphait avec le carton au box-office de Madame Doubtfire. Et à la vue de ce long-métrage atypique, on comprendra aisément la prise de risque minime des distributeurs français à l'époque, cette histoire de voyage à travers le temps mettant en scène un seul et même personnage étant aussi maladroite que parfois incompréhensible...
Raconté par une narratrice un peu malicieuse, le film suit donc le parcours d'Hector, un homme dans toute sa simplicité qui collectionne les tares humaines telles que la lâcheté, la peur ou encore le doute. Un personnage au même visage qui va traverser différentes époques en emportant à chaque fois avec lui sa couardise. Celte trouillard qui perd sa famille, esclave romain incapable de prendre les bonnes décisions, chevalier écossais, voyageur portugais lors de la Renaissance ou encore new-yorkais moderne, Hector va au fil du temps et inconsciemment essayer de rattraper ses erreurs.
L'idée est originale, les multiples époques plutôt bien retranscrites et Robin Williams excelle comme d'habitude dans la peau de plusieurs personnages. Mais le film semble décousu, difficile à suivre et surtout à captiver, la faute à des ellipses bâclées, des longueurs persistantes, un sérieux manque d'humour et surtout une voix-off rajoutée en post-production d'un naturel agaçant.
Ainsi, le long-métrage reste insatisfaisant et plus les minutes avancent, moins on en comprend le sens. Forsyth, alors habitué aux comédies potaches, s'est cru trouver en lui une âme de poète mais, sans le budget adéquat (la production l'a vite freiné dans son élan) ni le talent nécessaire, le réalisateur-scénariste échoue à nous émerveiller, ce conte moderne n'arrivant hélas jamais à nous amuser ou à nous émouvoir.