Alors que les Minions désespèrent de trouver un nouveau maître, Stuart, Kévin et Bob se rendent à la foire du Mal pour rencontrer leur potentiel nouveau maître. Ils tombent alors sur Scarlet Overkill qui s’avère être la méchante la plus populaire du monde et qui les engagent afin qu’ils travaillent pour elle. Connaissant leur maladresse légendaire, arriveront-ils à la satisfaire ? L’histoire a beau paraître simple, elle reste une histoire qui se tient assez bien pour ce long-métrage et qui donne envie de savoir si ils ont trouvé la bonne personne (mais on sait tous que non vu qu’on a vu Moi, Moche et Méchant avant.
Scarlet Overkill (Marion Cotillard) est la méchante la plus célèbre du monde et elle a engagé les Minions afin de pouvoir accomplir son nouveau plan. Si on oublie son nouvel objectif qui est très discutable et ses moments stupides liés à un malentendu, c’est une méchante qui se tient. Comparé aux anciens méchants qu’on a eu dans la saga, elle est beaucoup plus classe et dangereuse que les autres. Encore une fois, son objectif est très discutable mais elle a une véritable classe qui la rend cent fois supérieure aux anciens méchants nuls qu’on a eu.
Le long-métrage démarre par un générique qui suit les Minions et les différents maîtres qu’ils ont eu au cours de leur vie tout en gaffant. A travers cette introduction, on comprend que les Minions sont immortels et qu’ils sont à la recherche du maître méchant parfait. Malgré les soucis d’écriture dont on va reparler après, c’est une introduction qui se tient pour présenter les Minions et leur situation.
Même si ce long-métrage ne brille pas, il faut reconnaître qu’il y a une assez bonne mise en scène. En effet, certaines séquences ont réellement bien gérées leur mise en scène pour nous faire comprendre ce qui se passe, notamment quand Scarlet apparaît pour la première fois ou pendant la cérémonie de couronnement.
Les costumes sont plutôt pas mal. Chaque costume de chaque personnage arrive à décrire assez bien les différents personnages qu’on y voit. Même Scarlet avec sa robe arrive à être élégante tout en nous faisant comprendre son coté psychopathe.
Il y a quelques éléments de symbolisme qui fonctionnent comme le fait de servir un méchant qui représente la joie des Minions ou même Scarlet qui est vue comme un espoir pour Kévin. C’est léger mais ça reste du symbolisme assez efficace.
La VF est un des points qui effrayaient le plus mais, finalement, ça passe. Ce n’est pas parfait bien sûr mais la majorité s’en sortent pour ce qu’on leur donne, même Marion Cotillard offre une bonne performance en Scarlet Overkill.
L’animation est un peu plus soignée que dans les précédents opus. Que ce soit par les lumières ou la fluidité, on sent que l’animation a été assez travaillée dans son ensemble, même si le chara-design en gênera certains.
Si on oublie la majeure partie des musiques en copyright, on entend quelques musiques sympathiques. On y retrouve même une chanson de Moi, moche et Méchant qui est assez plaisante.
Les décors ne sont pas exceptionnels mais ils sont tout de même sympathiques. Qu’on soit en ville, à la foire du mal ou chez Scarlet, on arrive à avoir des décors assez bien gérés.
La fin est un peu facile mais bon, comme on sait que les Minions ont le même objectif et qu’on savait qu’ils ne lâcheraient pas, on va dire que cette fin fonctionne.
Quel est le véritable intérêt de ce long-métrage ? Uniquement l’argent. Vous n’allez pas nous faire croire qu’il y avait une quelconque intention artistique quand on voit ce long-métrage, le seul intérêt d’avoir fait ça est pour surfer sur le succès que les Minions apportaient dans les Moi Moche et Méchant 1 et 2. Certains diront que ce n’est pas grave car tous les long-métrages sont faits pour de l’argent, ce qui est totalement faux. Certes, l’entreprise de production doit apporter un chiffre d’affaire plus gros que les coûts nécessaires pour produire le film (ou la série) mais si on met les bonnes personnes derrière, on peut sentir les intentions artistiques. Prenez Avatar de James Cameron, Le Géant de Fer de Brad Bird, Anastasia de Don Bluth, Spirit l’étalon des plaines de Kelly Asbury et Lorna Cook… Ce sont des long-métrages qui avaient des personnes avec des intentions artistiques derrière, ce qui n’est pas le cas ici. Ce qui est fortement regrettable car là on sent de loin que c’est juste un long-métrage pour de l’argent.
Qu’est ce que le scénario de ce long-métrage est mal écrit. Sincèrement, ce scénario tient sur un timbre et se contente surtout de faire des gags pas drôles et enfantins. Est-ce que Brian Lynch a réellement vérifié son scénario avant de le rendre ou est-ce qu’il a juste écrit à la va-vite pour toucher son chèque et se barrer ? (Plutôt la deuxième option). Après, quand on voit sa filmographie en tant que scénariste, ce n’est pas vraiment étonnant d’avoir ce résultat avec les Minions (sachant qu’il est aussi le scénariste de la suite, aie…). Si il avait réellement voulu écrire un bon scénario, il aurait essayé d’apporter un développement à notre trio et à nous faire comprendre pourquoi les Minions recherchent à servir un maître méchant à tout prix, pas de nous faire juste des gags faciles où la méchante retourne sa veste pour un malentendu trop rapide. Enfin, vous l’aurez compris, ce scénario n’est pas bon.
Question personnages inutiles, on a la Nelson avec le fils gros, la fille hyperactive, la mère protectrice, le bébé qui ne fait rien et le père chef de famille. On les voit plusieurs fois dans ce long-métrage mais ils n’apportent absolument rien, ils aident juste notre trio à un moment et c’est le seul moment où ils fonctionnent. Ils auraient pu avoir une évolution pour montrer qu’ils changent de camp ou préfèrent aider les Minions plutôt que de continuer à vénérer Scarlet qu’ils voient véritablement mais bon, il faut croire qu’on en a trop demandé. Et sinon, il y a aussi Herb, le mari de Scarlet, qui est insupportable… Certes, il fait des gadgets utiles pour aider sa femme mais il a une personnalité qui donnerait envie de lui filer des claques à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Il y a du progrès à faire sur les personnages secondaires.
Certaines références ne sont pas trop mal faites mais la majorité d’entre elles sont forcées et inintéressantes. Pour vous dire, ils arrivent même à inventer des trucs avant que ça n’existe officiellement, comme la tapette à mouche pendant la Préhistoire ou l’inauguration d’une pyramide avec une jarre brisée. Comment les Minions peuvent-ils être avancés dans le temps avec ce genre d’inventions alors que ce sont des crétins qui passent leur temps à tuer leur maître par accident ? Surtout quand la tapette à mouche a été inventée en 1953 ? Il est vrai que c’est un détail mais à ce niveau là, c’est de la fainéantise. Même le coup du Tunnel sous la manche dans Asterix chez les Bretons était plus acceptable vu que c’était juste un jeu de mot.
Donc, l’objectif de Scarlet est de voler la couronne de la Reine d’Angleterre afin de réaliser son rêve de petite fille. Et non, ce n’est pas d’avoir le pouvoir du royaume d’Angleterre, c’est bien d’avoir la couronne uniquement. C’est tout de même drôle de voir que c’est son seul objectif dans la vie parce que tout le monde se moquait d’elle enfant, mais aussi, tu ne pouvais pas le faire toute seule avec tous les gadgets que ton mari fait ? Et le pire, c’est qu’elle interprète l’annonce du journal avec les Minions sur un malentendu et débarque dans le palais pour avoir sa couronne puis se met à la détester et à vouloir les tuer. A nouveau, personnage classe dans sa présentation mais mauvaise écriture dans la manière de faire.
C’est intéressant de suivre Kevin, Stuart et Bob mais quel est l’intérêt si ils n’ont aucune évolution. Sincèrement, ils sont exactement les mêmes qu’ils étaient au début du long-métrage et ils obtiennent ce qu’ils veulent juste parce qu’ils ont traversé ça, sauf qu’ils n’ont pas évolué entre deux. Le principe du parcours est justement d’amener le personnage du point A (détestable / défaut évident) au point B (attachant / Remise en question) à travers une évolution qu’il traverse en même temps que sa quête. Encore une fois, c’est une preuve que le scénario a été mal écrit vu qu’aucun des Minions n’évolue.
Peut-on parler des moments inutiles de ce long-métrage ? Comme les Minions restés dans la grotte qui servent le Yéti, le fait que Stuart voit les bouches d’incendie jaune comme des femmes de son espèce (ce qui veut dire qu’il n’y a que des hommes chez les Minions) ou la tentative de voler la couronne qui est d’un ridicule. Navré mais il y a pas mal de moments stupides qui n’amènent à rien dans ce long-métrage.
Autant le cameo de Gru était prévisible mais il est assez bien fait la première fois. Par contre, quand on voit la deuxième fois, on ne pense pas à un cameo mais à un placement de produits forcé pour justifier la situation de Moi, Moche et Méchant. Peut-être aurait-il mieux valu éviter ce deuxième cameo (qu’on devrait appeler placement de produit).
La plupart des musiques de ce long-métrage sont du copyright et ça en est un peu soûlant. Certes, les chansons ne sont pas forcément mal choisis mais mettre autant de copyright montre de la fainéantise de la part du compositeur. Peut-être qu’avec un peu plus de chansons originales, on aurait pu mieux apprécier les musiques de ce long-métrage.
Est-ce qu’on croit une seule seconde à la tension de ce long-métrage ? Pas du tout. Déjà, quand on apprend qu’ils sont immortels, on a du mal à imaginer comment ils pourraient se faire tuer par certaines choses. Franchement, il est fort probable que les Minions soient invincibles donc il est difficile d’avoir peur pour eux.
L’humour est toujours aussi mauvais que dans les précédents opus. Les gags sont enfantins et forcés, ce qui nous empêche de réussir à rire correctement. Après, il est vrai que ce long-métrage s’adresse plus aux enfants qu’aux adultes mais même les enfants méritent un meilleur humour que ça.
Il y a une énorme incohérence incompréhensible, c’est lors de la scène finale. Comment la reine a pu se faire voler, à nouveau, sa couronne sans que personne ne voit rien alors qu’ils regardaient tous la scène à ce moment-là ? Ils avaient tous de la m***e dans les yeux ou bien ?
Peut-on ressentir une once d’émotion pour les Minions ? Non. Malgré que Bob soit l’enfant du trio et qu’il est un petit peu plus attachant que les autres pour sa naïveté d’enfant, il n’y a aucun moment où on est réellement touché par ce qui se passe ou les personnages.
La majorité des VF s’en sortent assez bien dans ce long-métrage, en dehors de Guillaume Canet en Herb qui n’est pas très convaincant. Et même si il a un peu d’expérience dans le doublage, ça reste un performance peu convaincante ici, malheureusement.
Super ce faux-raccord de Kevin qui lâche ses amis de la même main après que Scarlet lui ait donné un coup alors qu’il en avait un dans chaque main à la base. C’est un faux-raccord léger mais perturbant quand on y fait attention.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Heureusement que c’est un film pour enfants sinon on aurait beaucoup de questions à se poser. Comme pourquoi les Minions ne se font pas manger par le dinosaure qu’ils vont servir ? C’est un détail mais il n’a même pas essayé d’en manger un pour le recracher après. Mais bon, ce détail est pardonnable. Surtout quand on voit que les Minions finissent toujours par tuer leur maître par accident. Comment Gru a fait pour rester en vie aussi longtemps près d’eux ?
D’ordinaire, le coup du narrateur nous expliquant ce qui se passe est quelque chose de très énervant car c’est la mise en scène qui doit nous faire comprendre tout ça. Mais bon, comme ce long-métrage s’adresse avant tout aux enfants (sûrement de très bas âge), on va accepter le coup du narrateur pour nous expliquer tout le premier acte.
Pour combattre une Scarlet Overkill qui a capturé Bob et Stuart, on a un Kevin géant. En soi, ça a beau être un peu inattendu, on s’en fiche un peu. On sait très bien que Kevin va réussir à sauver ses amis de toute façon. Et non, on ne croit pas à sa mort pendant l’explosion.