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Ralph a les nerfs, Ralph en a marre, Ralph est à bout. Il est le méchant d’un jeu vidéo super fastoche des années 80 (Fix-it Felix Jr.) où il est désespérément programmé pour tout détruire et finir...
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le 24 nov. 2012
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Ralph a les nerfs, Ralph en a marre, Ralph est à bout. Il est le méchant d’un jeu vidéo super fastoche des années 80 (Fix-it Felix Jr.) où il est désespérément programmé pour tout détruire et finir dans une flaque de boue, jeté sans ménagement du haut d’un immeuble. Ralph aimerait bien changer de rôle, être le gentil pour une fois, et même devenir un héros, pourquoi pas. Le voilà donc qui prend la tangente de l’arcade et s’en va tâter du pixel et du code dans d’autres jeux pour tenter de récupérer une médaille de winner, histoire de se faire plaisir, de faire comprendre aux autres qu’il voudrait qu’on l’aime un peu et qu’il n’est pas qu’un simple gros bonhomme qu’on balance dans le vide ad vitam æternam.
Mais c’est bien connu, un programme qui vient pourrir un autre programme, c’est comme s’asseoir sur un joystick, ça fait mal et ça laisse des traces. Les mondes de Ralph est typique de ces films avec une giga-ultra-supra-idée de départ, mais carrément incapable de la tenir jusqu’au bout. Son principal défaut est qu’il paraît ne pas savoir à qui s’adresser : aux geeks, aux gamers, aux quarantenaires nostalgiques, aux petites filles ou aux petits garçons ? Du coup, hop, c’est tout le monde à la fois et tout le monde dans la même galère. Résultat : un truc bancal et hybride qui cherche à faire plaisir à la terre entière.
Les vingt premières minutes sont très réussies avec pas mal d’humour et trois milliards de clins d’œil à la minute (là on s’adresse clairement aux nerds et aux mélancoliques de Donkey Kong ou de Sonic), ensuite ça patine et ça s’embrouille sérieusement (avec des histoires d’œufs alien et de course de voitures pas intéressantes du tout), jusqu’à ce final décousu qui boucle à la va-vite les intrigues en cours. Les dialogues deviennent franchement débiles, visant un cœur de cible encore en Pampers (entre "bébé cadum" et "espèce de grosse crotte de nez", le niveau est aussi élevé qu’un débat présidentiel), et les décors atrocement atroces, la majeure partie du film se déroulant dans un univers de princesse pourrie gâtée avec mille et une couleurs en méga-bits agressifs qui finissent par donner la gerbe.
On est loin alors, et plein d’amertume aussi, de l’aspect délicieusement décalé et ludique du tout début, comme par exemple cette scène de réunion genre "Alcooliques anonymes" avec une ribambelle d’illustres bad guys en pleine dépression post-gaming (Zangief de Street fighter, Bowser de Super Mario bros, un fantôme de Pac-Man…). Ironie de la chose : c’est finalement le splendide court-métrage en noir et blanc précédant le film (Paperman de John Kahrs) qui est une vraie réussite visuelle et émotionnelle, soit 5 minutes de bonheur contre 1h40 en mode balourd.
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le 24 nov. 2012
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