Il faut être resté un peu enfant pour se laisser entrainé par cette abracadabrante histoire de métro hanté et par cette candide représentation du danger extraterrestre.
Relatant une fumeuse théorie sur l'origine de l'humanité, le réalisateur Roy Ward Baker investit une station de métro anglaise, y déniche un étrange vaisseau spatial et fait sortir de leur léthargie ses singuliers passagers.
Ce film de genre répond à des codes d'un cinéma fantastique aujourd'hui complètement ringard. Les quelques effets spéciaux frôlent l'amateurisme et, surtout, les critères d'épouvante de l'époque sont puérils sans être charmants. Les personnages ne sont pas en reste et participent aussi, impliquant l'interprétation des comédiens, au vieillissement prématuré de cette série B.
L'incrédulité des militaires et la curiosité des scientifiques -avec l'antagonisme courant entre les premiers, au pragmatisme borné, et les seconds- annoncent déjà la couleur et la banalité des protagonistes. Et, alors que la peur et l'inquiétude se lisent sur les visages, le spectateur n'éprouve qu'ennui et indifférence. Dès lors, le film ne peut pas fonctionner.