Capra (f)light
La renommée de Charles Lindbergh et de sa traversée de l'Atlantique a dû passionner l'Amérique et les producteurs de cinéma au point d'avoir conçu quantité de films autour de l'aviation de la fin des années 20 au début des années 30. En même temps que Ford, Wellman, Hawks, Garnett (et sans beaucoup d'autres), Capra a donc lui aussi pris la piste d'envol avec Flight, son deuxième parlant qui semble justement un parfait prétexte pour s'échapper des studios qui avaient fortement plombé L'affaire Donovan. Ce nouveau film se déroule donc en majeure partie en extérieur avec plusieurs mouvements de caméra encore un peu hésitant et timide mais qui permettent de prendre un bol d'air revigorant. Capra semble même en faire un réel parti pris puisque que pour une grande majorité des plans aérien, les acteurs se trouvaient bel et bien dans les avions, captés par des caméra embarquées. Si on oublie quelques transparences qui se devinent (notamment au début), on est parfois impressionné par les plans à l'intérieur des avions qui offre un sentiment de vitesse assez impressionnant, surtout lors du raid lors des plongées sur la plaine grouillante de révolutionnaires mexicains. De plus, les comédiens n'ont pas été doublés, ce qui augmente la réussite de ses séquences aériennes.
Pour le reste, rien de nouveau, Capra réunit pour la seconde fois (sur trois) Jack Holt et Ralph Graves (qui est à l'original du scénario) via une intrigue qui décline un peu trop facilement celle de Submarine (et Way of the strong) : l'amitié entre deux hommes aux métiers dangereux avec l'intrusion d'une femme comme objet de la discorde. Les acteurs reprennent ainsi exactement les mêmes rôles (Holt en officier dépité qui refuse de secourir son copain suite à la "trahison" de ce dernier qui lui a piqué la fille de ses rêves).
Capra sauve un peu les meubles grâce à l'humanité de ses personnages dont la psychologie évite le pré-fabriqué mais peine tout de même à se renouveler.
L'intérêt n'est donc qu'épisodique, quelques scènes sortant du lot et on sent les acteurs un peu guindés par la prise de son qui semble contraindre leur dynamisme.
C'est surtout lorsque que Holt demande à Graves d'intervenir en sa faveur auprès de la belle que le film décolle véritablement, enchaînant rapidement avec la grosse scènes d'attaque assez réussi pour le coup. Pas de quoi rivaliser en tout cas avec Submarine et Dirigible qui encadre cet opus mineur
Créée
le 18 févr. 2017
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