Les Murs du souvenir
5.2
Les Murs du souvenir

Téléfilm de Sylvie Ayme (2019)

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Sylvie Ayme est un de ces tâcherons TV qui, bon an mal, an réalise son film TV dans des séries pépères pas trop coûteuses et non destinées à figurer dans les annales de la cinématographie française genre Candice Renoir, Cassandre, ou même pire : Mongeville !
Peu importe le téléspectateur, le tout c'est de meubler une grille des programmes. Elle avait déjà osé commettre un "Brumes du souvenir" en 2016 lequel annonçait l'ambiance : brumeuse ! Laquelle s'était s'était dissipée dès le lendemain du souvenir de ce film. Après en avoir dit tout le mal que j'en pensais à l'époque...
La réalisatrice remet le couvert avec ces "Murs du souvenir" qui ne constitue qu'une variante indigeste du navet précédent. T'avais voulu voir Verdun, t'as vu Verdun ! Et ce coup-ci c'est à Colmar, non loin des camps de concentration ! Du n'importe quoi, de toute façon, la création n'est pas à l'ordre du jour : on fait du travail à la chaîne dans tous les sens du mot et c'est plus que mauvais... truffé d'invraisemblances mais plus c'est gros, plus ça passe...
Ca démarre avec une arnaque puisqu'une fois encore ce film aurait dû s'appeler "crimes à" ou "meurtres à" dont la seule lecture du titre fait déguerpir le téléspectateur potentiel !
Alors on biaise mais le fond du script reste le même : un meurtre tarabiscoté (voire deux, sur fond de légende ou d'Histoire plus ou moins régionale Quant à la forme, elle reste toujours la même : sans intérêt ! Je vais vous en détailler le menu insipide...Les brumes du souvenir ont laissé place à un mur : quelle surprise n'est-ce pas ? Là n'est pas la seule platitude.
On aurait aimé remercier Gilles Cahoreau et Nathalie Hugon qui se sont découverts une âme de scénaristes de ne pas nous avoir infligé genre d'histoire consternante, irréaliste, aux développements aussi labyrinthiques qu'abracadabrantesques : à la limite du ridicule ! C'est peut-être la raison pour laquelle afin de faire pire, ils s'y sont encore mis à deux pour nous infliger un remake mal fichu des "Brumes du souvenir".
L'intrigue débute donc avec ce mur qu'on démolit et qui laisse apparaître un cadavre de la dernière guerre mondiale... Toujours habillé en SS mais avec un ruban tricolore parce que ce soldat alsacien défunt voulait que ça se sache : avant tout français ! On prend quasi les mêmes acteurs que la première fois (ça évite les présentations) et on nous refait le coup de Verdun !
Pendant la première heure on a l'impression d'avoir zappé sur la chaîne "Hstoire" car les plumitifs ne nous épargneront rien des camps de la mort tout proches, du statut de l'Alsace devenue pendant la seconde guerre mondiale province du 3° reich... Dans tous les commissariats et gendarmeries on envie ceux de Colmar qui ont le temps de se pencher avec autant de soin et opiniâtreté sur une affaire de guerre prescrite de toute façon depuis belle lurette.
Mais comme si ça ne suffisait pas, la fliquette enquêtrice (dont le jeu s'est amélioré depuis 2016, mais qui mériterait mieux comme rôles) n'a que faire des "cotons-tige" et pour résoudre cette affaire hautement passionnante ne trouve rien de mieux que de faire appel à un anthropologue barbu qui tiens, suprême hasard, fut naguère son copain de galipettes amoureuses.
Pour encore compliquer les choses (on se demande bien pourquoi ?) les créateurs n'hésitent pas à nous expliquer que la fliquette a perdu la garde de ses gosses pour avoir préféré son job à ses enfants, et qu'elle entend les récupérer. Comme si abandonner son bébé aux urgences n'était secondaire par rapport à son métier ! Comme tout ça n'est pas encore assez compliqué, lors de l'examen du squelette, l'anthropologue voit survenir sur les lieux du crime une locataire opposée à la démolition de son logement et lui proposer "un dernier verre". Y'en a vraiment qui ont du bol !
Dernier verre, c'est le mot : elle a drogué le libertin pour retourner sur la scène de l'ex-emmuré où elle a été assassinée à son tour ! Vous suivez toujours ?
On en apprendra de plus en plus sur le soldat défunt et son histoire le tout mêlé d'une affaire immobilière préalable à la démolition du bâtiment où un promoteur véreux projette de nouvelles constructions aux bénéfices juteux ! Je vous fais grâce des développements. Nous on n'a pas été épargnés !
Mais l'affaire tourne mal pour la fliquette qui enquête seule au mépris de toute prudence, qui se fait assommer et enterrer vivante ! Alléluia : on ne craint plus une troisième version du souvenir. Quand, hélas, survient Zorro qui va la déterrer de ses petites mains et la ressusciter in-extremis !
Là ou vous allez être sidérés, devinez à qui la fliquette va proposer "un dernier verre" ? Et qui va obtenir la garde des enfants ? Ah vous aviez trouvé vous aussi ? Mais je ne vous en dirai rien : je ne dévoile jamais la fin d'un film ! Déjà le déroulé, mes abonnés le savent c'est exceptionnel ! Rendez-vous en 2022 pour un nouvel épisode : les restes des restes du souvenir ?
Quand je pense que je vais devoir acquitter en 2019 une taxe audio-vidéo d 139 euros pour financer ce genre de daube, je me dis qu'il n'y a pas qu'aux voitures polluantes qu'on devrait infliger un malus !
France 3 le 12.10.2019- 11.12.2020-16.0.2023-

Additif au 11.12.2020 et au 16.03.2023
Pour les sado-masos ou les plus courageux ne craignant pas l'ennui, je signale que ce plat très douteux est rediffusé à tours de manivelles ! Où ça ? sur France 3 bien sûr qui ne nous épargne décidément rien : le nivellement pépère par le bas de la chaîne se poursuit . On devrait enterrer ce navet aussi !

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le 15 févr. 2023

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