Encore un nouveau film d’animation japonaise diffusé sur Netflix et qui ne risque pas d’avoir une sortie en Blu-Ray ou DVD, ce qui est un peu regrettable. Ayant déjà sorti Loin de moi, près de toi, Nos mots comme des bulles et Bubble, Netflix a su prouver qu’ils savaient diffuser des bons long-métrage d’animation japonaise (même si ça ne plaît pas à tout le monde). Donc, ils reviennent à nouveau avec Les Murs Vagabonds réalisé par Hiroyasu Ishida et Daiki Yamashita. Et que vaut ce nouveau film d’animation exclusivement sur Netflix ? Et bien, c’est sympathique mais ce n’est pas exceptionnel pour autant. Cependant, il y a pas mal de bonnes idées et de bonnes intentions de la part des réalisateurs (et ce malgré que ce soit le tout premier long-métrage de Daiki Yamashita).
Kosuke est un ancien résident des appartements abandonnés qui passe son temps à faire la tronche. Malgré ses défauts dont on parlera dans la partie négative, c’est un personnage principal qui se tient avec son évolution. Donc oui, il est un peu énervant au début mais plus il évolue et plus il deviendra attachant, surtout avec Natsume.
Natsume est une adolescente assez renfermée malgré qu’elle soit toujours souriante devant tout le monde. On voit déjà venir qu’elle a un problème personnel qui la touche beaucoup et dont on va entendre parler plus tard. Malgré ça, c’est une enfant très attachante quand on apprend à la connaître, surtout quand on sait ce que représente véritablement ces appartements abandonnés pour elle. Non réellement, c’est un personnage qui sait être touchant aux yeux des spectateurs.
Noppo est un jeune garçon qui s’est retrouvé dans ces appartements abandonnés depuis leur création mais que personne n’avait jamais vu avant qu’ils ne se trouvent au milieu de l’océan. C’est un personnage un peu intriguant mais qui sait aussi être attachant envers Natsume en fonction de certaines situations.
Reina est, en quelque sorte, la rivale amoureuse de Natsume. Elle est amoureuse de Kosuke et fait son possible pour qu’il la remarque. On pourrait la prendre pour un personnage détestable mais, en vérité, cette aventure va la rendre plus attachante et plus humaine. De plus, de tous les personnages secondaires du groupe, elle est la seule à avoir un réel développement, léger mais tout de même.
Alors que Kosuke, Natsume et toute une petite bande se trouve dans les appartements abandonnés où ils vivaient avant, une grosse pluie tombe et les transporte dans un autre monde où ils flottent sur l’océan avec cet immeuble. Kosuke tente de prendre les devants pour faire en sorte qu’ils puissent tous rentrer chez eux mais cela va s’avérer beaucoup plus difficile que prévu. C’est une histoire intéressante à suivre dans son développement et les évolutions des personnages.
Ici, c’est la relation entre Kosuke et Natsume qui est développée dans ce long-métrage. Chacun des deux est renfermé sur lui/elle-même et se garde ce qu’il ressent vraiment en essayant de cacher les apparences en public. L’une sourit tout le temps pour cacher sa tristesse et l’autre passe son temps à faire la tête malgré le soutien de ses amis. En tout cas, c’est une belle relation principale qui est développée à travers ce long-métrage.
Kosuke, Natsume et Reina sont les seuls à avoir évolué dans ce long-métrage. L’un fait moins la tête pour s’ouvrir aux autres, la deuxième se cache moins et se confie plus auprès de la personne qu’elle aime le plus et la dernière devient un peu moins prétentieuse et plus humaine avec les autres (même si elle n’était pas extrêmement détestable). Dans les trois cas, ce sont des évolutions intéressantes à suivre.
Question symbolisme, il y a beaucoup d’éléments de symbolisme qui marchent. Entre ce que représente Kosuke pour Natsume, Natsume pour Kosuke, leur grand-père (ou tonton dans le cas de Natsume) pour eux deux, les appartements abandonnés pour Natsume, sa peluche de quand elle était petite… Bref, on a réellement beaucoup d’éléments de symbolisme qui fonctionnent très bien ici.
Le long-métrage démarre par la découverte d’un bâtiment avec Natsume, très jeune, qui se cache dans les appartements en pleurant avant qu’on ne voit Kosuke. C’est une introduction intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur pourquoi Natsume pleure et en quoi Kosuke est concerné. Surtout que ça joue sur leur relation qui ne semble pas être bonne dans le temps présent.
Il y a plusieurs messages à retenir de ce long-métrage. On a le fait de devoir être ouvert avec les autres et ne pas se renfermer sur soi-même ou de cacher ce qu’on ressent. On apprend aussi que la famille n’est pas une question de sang. Ce sont des bons messages à retenir dans ce long-métrage, même si c’est un petit peu déjà-vu.
Les décors sont réellement magnifiques. Quel que soit le lieu qui nous est montré, nous sommes face à des décors de très bonne qualité. On sent que les dessins des décors ont été soignés par les dessinateurs et ça laisse place à des décors très agréables à regarder.
La mise en scène est réellement superbe. Elle aurait sûrement pu être bien meilleure que ça mais ça reste une mise en scène de bonne qualité qui nous est présentée. C’est surtout le cas pour les animations des personnages qui sont bien fluides la majorité du temps.
Au départ, on a un peu de mal à croire à la tension de ce long-métrage mais, en vérité, plus le long-métrage avance et plus la tension arrive à se faire ressentir, au moins un petit peu. Donc oui, on peut dire que la tension a un petit effet efficace.
L’émotion est peut-être une carte un peu trop joué dans ce long-métrage mais il fonctionne. La majorité des scènes arrivent à être touchantes pour les spectateurs, même si on aurait pu respirer un petit peu plus entre deux d’entre elles.
Question musiques, elles sont réellement très bonnes. En effet, quelle que soit la musique qu’on écoute, ce sont des musiques qui collent très bien à ce qui se passe et qui donnent envie de les réécouter en dehors du long-métrage.
L’animation est réellement magnifique. Peut-être pas la plus belle animation qui existe mais c’est tout de même une animation très bien travaillée qui nous est proposée ici, surtout avec ses paysages et ses lumières vives.
La fin est plutôt pas mal en vérité. Non pas que ce soit la meilleure fin possible pour ce long-métrage, mais il faut admettre que c’est une bonne fin à voir après tout ce que nos personnages ont traversé.
La VF n’est plutôt pas mal dans ce long-métrage. Certains diront qu’il faut regarder en VOST, ce qui est un choix personnel propre à chacun, mais la VF est réellement de qualité ici, surtout la VF principale.
Un détail mais un détail plaisant, les designs des personnages sont plutôt pas mal. En effet, les designs des différents personnages sont assez créatifs et variés, ce qui est assez plaisant à voir.
L’univers instauré ici avec ses règles est plutôt pas mal. En effet, l’univers des bâtiments qui flottent sur l’eau et leurs véritable propriétés est assez intéressant à découvrir la première fois.
L’intrigue autour de ce monde où ils se trouvent est assez intéressante. Ce n’est pas parfait bien sûr mais c’est quand même une intrigue qui fonctionne plutôt bien lors du premier visionnage.
Les différents costumes des personnages sont pas mal, ça permet d’identifier leurs personnalités sans trop de difficulté. Après, ça reste des tenues assez ordinaires qu’ils portent.
Ce sont des collégiens et, quand ils voient un bâtiment en train de flotter et naviguer en face du leur, ils se disent que c’est un bateau. Le pire n’est pas qu’ils continuent de voir ça comme un bateau quelques scènes plus tard, mais surtout qu’il n’y a aucun d’entre eux qui se pose la question « pourquoi on a des bâtiments qui flottent sur l’eau comme des bateaux ? ». D’accord que ce sont des enfants mais ça ne vous empêche pas de leur donner des réactions logiques, même pour un film d’animation japonaise où, à ce moment là, ils ne sont pas encore en danger.
Parfois, c’est à se demander si certaines phrases n’ont pas été dites un peu au hasard par les comédiens et comédiennes de doublage. Par exemple, on a Taichi qui, après s’être réveillé et voir qu’ils sont toujours sur l’eau vient nous dire « j’ai rêvé que j’étais en train de manger Macdo ». Alors déjà, placement de produit un petit peu mal fait, et surtout, tu aurait pu le dire dès ton réveil pour avoir l’excuse d’être encore un peu endormi plutôt que de le dire de manière lucide à tes camarades.
Kosuke est un personnage qui a une bonne évolution mais il est un peu difficile à supporter au début. Sincèrement, il ne fait que faire la tronche et se plaindre en permanence en essayant de tout faire tout seul pendant la première moitié du long-métrage (au moins). Vous auriez pu essayer d’en faire un personnage un peu plus attachant car il est réellement difficile à supporter au début.
Mine de rien, ce long-métrage se veut un peu trop long. Il ne semble pas y avoir réellement de scènes inutiles mais il y a des moments où le long-métrage paraît un petit peu trop long. Certes, l’avantage est qu’on peut faire pause et le reprendre plus tard mais vous n’échapperez sûrement pas à cette sensation de longueur avec certaines scènes.
Les personnages secondaires du groupe ne sont pas très utiles à l’histoire. En vérité, seuls Kosuke, Natsume, Noppo et, à la limite, Reina sont utiles à l’histoire. Mais pour le reste, la majorité d’entre eux sont peut-être attachants mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont réellement utiles à l’histoire et à son avancée.
Si on parlait d’un beau faux-raccord avec Taichi ? En effet, on a un plan où il se tient (assez bizarrement d’ailleurs) au rebord du bâtiment pour ne pas tomber puis, le plan d’après, il semble bien mieux se tenir au rebord. C’est un détail mais ça reste un faux-raccord quand on fait attention.
Taichi est de loin le personnage le plus insupportable du groupe. Il a une voix énervante, il passe son temps à crier et à en faire des caisses. Vraiment, dès les premières minutes de ce long-métrage, vous savez déjà que c’est un personnage qui vous cassera les oreilles et les pieds.
Le coté 3D de certains décors sort un petit peu du long-métrage. Bon, en vrai, c’est assez bien fait mais c’est surtout qu’à coté de l’animation superbe qui nous est proposé, on y voit parfois des bâtiments en 3D légèrement discutables.
!!! PARTIE SPOIL !!!
En vérité, Noppo semble être un être qui est lié à l’immeuble, voir une représentation humaine de l’immeuble dont la nature prend le dessus sur lui vu que le bâtiment n’est plus entretenu. Ce qui est étonnant, c’est qu’il s’entende aussi bien avec Natsume alors qu’on le voyait plus comme un ami imaginaire. Et c’est ça en fait, Noppo est un ami imaginaire lié à l’immeuble abandonné que Natsume ne veut pas oublier pour ne pas oublier sa belle vie passée avec Kosuke et son grand-père (qu’elle voyait comme un des seuls membres de sa famille qu’elle avait). En tout cas, lui donner une forme humaine permet à Natsume et Kosuke d’avoir un bon développement pour aller de l’avant sans oublier les plus beaux souvenirs. Surtout que c’est lui qui a veillé sur eux depuis qu’ils sont arrivés dans l’immeuble.
Au fond de l’eau, on aperçoit une masse sombre qui peut s’en prendre à nos personnages si ils s’en approchent trop, une métaphore logique. A force de rester trop renfermé sur soi-même, on finit par étouffer et par tout prendre sur soi en risquant de perdre nos plus précieux moments. Cette masse sombre représente quelque chose d’intéressant en tout cas.
Si Natsume en est là aujourd’hui, c’est à cause du divorce de ses parents et qu’elle a peur d’aller de l’avant avec sa mère seulement. Son tonton (pas de sang, juste de nom) sont les seuls bons souvenirs qu’elle a encore de sa vie et elle ne veut pas les perdre en perdant les appartements abandonnés.
Au final, ce long-métrage est sympathique mais il aurait pu être bien meilleur si il avait été un peu plus travaillé. Il n’est pas aussi touchant que d’anciens films d’animation japonaises sortis avant lui sur la plateforme, mais il reste un film agréable qui fait le café. On a une bonne mise en scène, une belle animation, de superbes musiques, un doublage assez qualitatif et une histoire assez intéressante. Après, il est vrai que la durée est un peu trop longue, que nos personnages ne sont pas toujours des lumières (et non, l’âge n’excuse pas tout), que les personnages secondaires sont inutiles et que l’animation 3D sort légèrement du film. Mais bon, malgré ses défauts, c’est un film d’animation qui saura se faire plaire par quelques personnes. Personnellement, je ne m’attendais pas à un grand film mais j’aurais préféré qu’il soit un petit peu plus travaillé que ça.