Similaire à Ulysse from Bagdad d’Éric-Emmanuel Schmitt, le film a le mérite de mettre en images le destin contrarié de Sara et Yusra, deux sœurs syriennes, par la guerre là où un livre doit se contenter de mots. Il est abominable de voir leurs objectifs et leur avenir troqués contre une vie dans un camp de réfugiés comme s’ils étaient des prisonniers. Les nageuses change le regard que l’on porte sur eux, accomplissant une tâche herculéenne et héroïque sur le bateau en train d’être englouti et réunissant toute l’abnégation possible. Là où le bouquin s’arrêtait en Europe, supposé élysée extatique mais c’est omettre les gardes frontières armés et accompagnés de chiens, les fils barbelés, la malhonnêteté des passeurs et surtout la concupiscence des Hommes. Néanmoins, les sœurs, débarrassées de leur hijab, ont des mœurs très occidentales.