Un film de catastrophe aérienne assez classique, bien dans l’esprit des années 70. Alors il me semblait l’avoir vu il y a très longtemps à la télé, mais n’ayant rien reconnu, j’ai dû confondre. En tout cas, le concept de base est assez intéressant : un avion dernier cri (un 747, à l’époque où il venait d’entrer en service et était le fleuron de l’aviation) embarque des passagers richissimes pour l’ouverture d’un musée, l’avion transporte une collection d’œuvres d’art inestimable (qu’on oubliera assez vite) que des pirates de l’air souhaitent dérober (grand classique). Là où ça devient intriguant, c’est qu’au court du braquage, l’avion manque de se manger une plateforme pétrolière offshore, et finit donc par se crasher dans l’océan avant de sombrer rapidement. Voilà donc les passagers prisonniers du fuselage sous une cinquantaine de mètres d’eau. Je parle des passagers, parce que les pirates seront tués au court du crash ou simplement blessés, juste histoire de pouvoir expliquer aux autres passagers ce qui s’est passé (ce qui n’était pas forcément utile en soit).
Le reste du film va donc jouer un peu sur la même veine que L’Aventure du Poséidon sorti cinq ans plus tôt : un huit clos avec des passagers essayant de trouver une solution pour s’échapper. Alors un 747 étant quand même plus petit qu’un paquebot, ça limite très vite les options. Par conséquent, plutôt que de traîner en longueurs futiles, le film va se concentrer sur deux points : la partie sauvetage en lui-même, mais aussi les réactions des personnages enfermés. On verra ainsi comment les survivants tentent de ne pas céder à la panique, tandis qu’on nous exposera en détail les moyens mis en œuvre par l’US Navy et les US Coast Guards pour sortir les passages de ce pétrin. En soit, c’est très intéressant et instructif, même si le film prend quand même beaucoup de facilité histoire de donner aux personnages principaux des rôles conséquents et pas seulement ceux de figurants. La résolution prévisible sera pour autant assez crédible du coup, et même si au final certains aspects sont complètement passés à la trappe, l’ensemble du film restera plutôt satisfaisant.
Le casting sera éventuellement le petit point faible du film. Si Jack Lemmon, Darren Mcgavin et Brenda Vaccaro seront dans l’ensemble plutôt bons, le reste du casting alternera entre moyens/correct et au ras des pâquerettes. Je pense notamment à Lee Grant, qui surjouera quand même pas mal, à James Stewart, complètement esseulé, ou bien encore Christopher Lee, dont le regard vide nous fera comprendre qu’il n’est malheureusement là que pour les scènes d’apnée. Techniquement, en revanche, le film a plutôt bien vieilli. Alors oui, on voit assez facilement quand ils ont utilisé une maquette pour l’avion, mais le reste des effets spéciaux seront très efficaces et crédibles, pour un film sorti la même année que Star Wars. La musique sera elle aussi très proche du style de L’Aventure du Poséidon, accompagnant plutôt bien l’ensemble du film. Les décors seront parfaitement exploités pour renforcer le huis-clos global du film. Quant à la mise en scène, elle sera certes classique, mais très efficace. J’ai notamment beaucoup apprécié le travail fait pour les scènes sous-marines, où là, il n’y a pas de doute, ils ont vraiment immergé une partie d’un avion.
Bref, un film dans l’ensemble plutôt correct. Peut-être pas le meilleur du genre, que ce soit globalement ou bien des films catastrophes des années 60-70 ; mais un film qui reste efficace malgré tout : après ça, on n’a plus trop envie de prendre l’avion.