Les Nibelungen (Die Nibelungen) est un film muet allemand en deux parties réalisé par Fritz Lang, coécrit par Thea von Harbou sur une très belle direction artistique du chef décorateur Otto Hunte et une production Erich Pommer pour La UFA... qui met en scéne tout d'abord Siegfried (joué par Paul Richter) un prince (presque) invulnérable (grace au sang d'un dragon (très réussi) créé par Erich Kettelhut) et riche (grace aux trésors du Nibelungen Alberich (joué par Georg John... qui interprète aussi Mime, le maréchal-ferrant et Blaodel (le frère de Attila... dans la seconde partie) qui a conquis le cœur de la belle Kriemhild (jouée par Margarete Schön... excellente), la sœur du roi Günther du Royaume des Burgondes... lequel, grace aux pouvoirs du valeureux Prince, va usurper celui de la reine Brunhild d'Islande (jouée par Hanna Ralph) une femme dominatrice et manipulatrice qui par vengeance va demander La Mort de Siegfried... lequel sera tuer par Hagen de Tronje (joué par un impressionnant Hans Adalbert Schlettow) le Vassal du Roi... Et ensuite Kriemhild qui épouse le Seigneur Etzel alias Attila (joué par le toujours excellent Rudolf Klein-Rogge) le Roi des Huns (qui vivent dans des fourmilières) pour assouvir sa vengeance envers les assassins de son mari (Ses frères et le Vassal) qui se terminera par un carnage ou il y aura aucun vainqueur...
Excalibur de John Boorman, Legend de Ridley Scott, Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson ou le Game of Thrones de George R. R. Martin n'existeraient pas sans cette double œuvre Wagnérienne... Un grand Heroic Fantasy modèle du genre qui parle de courage (celui du Prince Siegfried... qui servira dix plus tard de modèle pour la race Aryenne... Alors que le personnage créé par Fritz Lang... est plutot social... il partage ses richesses avec le peuple), de fidélité (Toujours celle du Prince (grand naïf) envers le Roi Günther), d'amour (celui de la belle Kriemhild envers son époux), de trahison (celle du Roi Günther et son Vassal), d'honneur et de vengeance (voir la seconde partie du film)... Un très grand film en deux parties artistiquement très réussi (ses décors et sa photographie (de Carl Hoffmann et Günther Rittau) semblent être sorti de gravures anciennes) et ses moyens gigantesques (des millier de figurants et ses effets spéciaux)... dont la premiere qui joue avec l’enchantement et le merveilleux, est poétique et (un peu trop) contemplative... et la seconde beaucoup plus violente est menée sur un rythme plus soutenu ou on assiste une incessante avancée des ténèbres ou sombrent, un a un, tous les personnages... Enfin bref, Fritz Lang adapte ici, une épopée médiévale La chanson des Nibelungen, germanique du 17eme siècle et nous plonge dans un monde fantastique ou se côtoient l'amour, la magie, la trahison et l'horreur... Un très grand film.