Les Noces rebelles de Sam Mendes d'après le roman de Richard Yates : La Fenêtre panoramique.
La trentaine, mariés, deux enfants, du charme et de l'insolence à revendre, et la volonté de ne pas être comme les autres, c'est ce que sont fiers d'afficher Frank et April Wheeler lorsqu'ils s'installent dans leur jolie maison de Revolutionary Road (nom ô combien ironique !), mais Frank malgré tout son talent, se retrouve coincé dans un emploi qui l'ennuie : inventer des messages commerciaux, tandis que April, femme libre et brillante se voit cantonnée à un rôle de ménagère qui a perdu ses rêves et ses illusions.
C'est le problème du bonheur qui est posé : vont-ils comme le désire April, quitter leur petite routine confortable pour aller vivre à Paris, réceptacle de leurs rêves ?
Elle est prête à tout, mais les promotions sociales et professionnelles vont avoir raison du bel idéal de Frank.
Sam Mendes, dans American Beauty, signait un film critiquant âprement le mode de vie américain, il s'agit là, d'une oeuvre désespérée qui semble affirmer que le conformisme est inéluctable, et que le poids de la société suffit pour écraser les âmes rebelles, et cette fois-ci la vérité sort, non de la bouche d'une ado révoltée, mais de celle d'un schizophrène, propos qui vont précipiter la chute du couple.
Remarquable interprétation de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet, de Michael Shannon, le fou génial, et de sa mère, Kathy Bates : un film magnifique et intense mais terriblement noir.