Vous pensiez avoir vu des films de merde ? Oh mon dieu, vous ne savez pas ce que vous dites. Tant que vous n'avez pas vu cet étron intergalactique, vous ne pouvez pas imaginer ce que le cinéma français peut concevoir.
J'ai toujours eu dans l'idée que le cinéma, et une partie de la production, reflète sans le vouloir (ou en le voulant, c'est un long débat) l'état d'esprit d'une société. Ça se reflète particulièrement sur les grosses productions, qui pour plaire au plus large public, tentent de toucher dans le sens du poil son dit public. Ce que j'y ai vu dans ce film me fait très peur. Ce film vaut tout les films sociaux produits pour comprendre que la France ne va vraiment pas bien.
J'ai rien contre Kev Adams (du moins, j'avais rien contre lui jusqu'à maintenant), mais quand on commence à faire des projets uniquement centrés autour d'un acteur pour juste faire du bifton, c'est grave. On peut dire ce que l'on veut de la production américaine, mais la plupart des films sont pensés, réfléchis et bien produits. Là, c'est pas drôle. C'est vide. C'est homophobe, misogyne et insultant envers les transgenres.
Déjà, le film se veut dans une continuité en reprenant un peu le postulat de non-sens que prenait Mission Cléopatre. Ça partait déjà mal, mais au vu du résultat, aucune excuse. Rien n'est drôle, et pas uniquement parce que je n'ai pas ri. Le public cible n'a pas ri, il y avait une horde de gosses dans la salle, ils ont ri trois fois grand max. Le reste, c'est du néant.
Mais comme dit précédemment, en plus d'être nul, il est carrément insultant. Les gays sont désignés comme des folles (on croirait revenir aux clichés des années 70), les transgenres et transformistes sont désignés comme des TARES. Et les femmes sont considérées comme des sous-êtres sous la domination des hommes, les hommes si ils ne bandent pas sont désignés du doigt etc...
Alors vous me direz: "oui, mais ça se passe à l'époque d'Aladin, donc c'est normal". Oui mais non, parce que le postulat de base du film est de faire raconter par Kev Adams (son personnage de scène en tout point) son histoire remaniée d'Aladin. Donc avec sa vision à lui, de notre époque. Donc le film n'a AUCUNE EXCUSE DE CONTEXTUALISATION.
Certaines blagues sont bien imaginées, mais le rythme n'y est pas. Soit trop tôt, soit trop tard. La réalisation est inventive, mais juste pour de l’esbroufe qui ne sert à rien. Le scénario n'a aucun sens, enchaine Deux Ex Machina sur Deus Ex Machina (parce que comme c'est Kev Adams qui raconte à des gosses, il peut revenir sur l'histoire quand ça l'arrange). TOUT est mal pensé, mal écrit, voir carrément sous le coup de la loi.
Ce film peut se prendre un procès. Pour insultes homophobes. Pour mis au ban d'une catégorie de la population. Mais on n'en fera rien, c'est une fiction, c'est des personnages etc... Ce film m'a énervé. Mais ce qui me fait peur, c'est que des gamins vont aller le voir et le prendre comme maitre étalon de la comédie. Ils n'auront pas le recul pour se rendre compte de ce qui est dit. Et hop, des jeunes qui reviennent 20 ans en arrière de pensée, et vont à nouveau se marrer sur le dos des homosexuels, des transgenres, des nanas et avoir une valeur étalon de la virilité selon si tu bandes ou pas.
J'en viens à me demander si on est bien fin 2015 en France. Ou en 1955. Ou aux Émirats Arabes Unis.