Andy et Lana sont dans un studio. Ils ont une idée, ils veulent faire un film de SF nouveau. Mais après Matrix, après Speed Racer et après Cloud Atlas, peuvent-ils faire quelque chose d'encore inattendu et beau ? Après 2h assis devant l'écran, Yellocrock est sur le cul, les Wachos lui ont encore envoyé du rêve plein pot.
Après cette petite intro en forme de blagounette, j'en viens sur un ton plus sérieux. Andy et Lana Wachowsky sont clairement les dynamiteurs des grosses productions hollywoodienne. Ne surfant jamais sur les vagues ascendantes des styles dominants, Ils en ont rien à faire et font leur space opéra largement inspiré de Star Wars et Dune. Ils le font le plus sérieusement du monde, ils vont à fond, assurent leurs univers et nous envoient du rêve par palette de 12 tonnes.
Ça dure deux heures, mais c'est peut être le film le plus dense qui soit dans leur filmographie. Et j'ai vu Cloud Atlas hein ! Jupiter Ascending reprend une trame de conte de fée : une fille qui n'a rien pour elle s'en va devenir, sur un coup du destin pour lequel elle n'a rien à voir, la reine d'un monde bien plus grand que sa petite planète Terre. C'est un scénario de film Disney, et c'est clairement et potentiellement un film Disney live ! Même si il possède certains aspects sombres, c'est prolifique, c'est compréhensible, c'est fou. Arriver à faire un film épique, avec un univers fort, des tensions diplomatiques dingues et raconter tout ça en nous le faisant comprendre simplement, même David Lynch avait eu du mal sur son projet Dune (qui, bien sur, ne joue pas du tout dans la même catégorie).
Bref, c'est tellement un retour à une formule années 80 assumée et remise au goût du jour que c'est incroyable qu'ils aient réussi à faire ce film maintenant, et de le sortir 3 mois après Interstellar. Ce projet, c'est l'anti-Interstellar de A à Z. Ça envoie du fun, de l’impressionnant, de la mise en scène folle, des personnages attachants et singuliers dans une aventure épique et fantasmée comme c'est pas permis. Une invitation totale à l'imaginaire comme rarement les films récents nous y invitent (sans sortir d'une adaptation)
C'est une dinguerie, j'ai pris un pied monstrueux à voir que des films de cet acabit sont encore possible maintenant. Et c'est Andy et Lana Wachowsky qui me le démontrent.