Les nuits de Mashad - une alarme monotonique et incendiaire accouche d'un plan aérien - la ville sacrée de Mashad, dont les rues éclairées évoquent les bras d'une gigantesque araignée. Ainsi Ali Abbasi nous appâte avec une belle proposition -la magnifique comédienne Zahra Amir Ebrahimi entrerait dans la toile insipide de la ville meurtriere pour lui couper son bras droit - le tueur et père de famille joué par Mehdi Bajestani.
Seulement voilà, le réalisateur perd le contrôle de la caméra, et déploie avec une insistance dérangeante et une curiosité morbide le personnage de Mehdi Bajestani. Un Zodiac mal mené qui ne saurait être rattrapé par la bande-son écrasante de basses. Abbassi semble déployer des platitudes bien connues, et inutiles.
Reste à savoir et comprendre comment le réalisateur aurait reussi à mener un tel projet à bout alors même que le gouvernement iranien s'en prend à la quasi totalité de ses artistes et réalisateurs. Peut-être cela relève de sa double nationalité? Ou peut-être que le film n'est pas si critique qu'il croit l'être de l'araignée sainte de mashaad, voire même de l'idéologie du gouvernement quintensciellement misogyne et prétendument religieux.
Presque révolutionnant comme film, mais se perd sur sa propre route.