Je ne sors pas indemne de ce film... En quittant la salle climatisée, la chaleur caniculaire m'assaille d'autant plus que la noirceur des nuits de Masshad m'a glacée.
Quand le criminel féminicide devient héros purificateur et bras armé de la folie humaine, que reste-t-il aux oubliées ? Aux invisibles ?
Ces prostituées montrées du doigt sont pourtant bien consommées par des hommes, puis assassinée par l'un d'entre eux. Mais rien n'existe au delà de leur chair, ni pour les hommes, ni pour les femmes "vertueuses".
Leur présence en tant que simple chair sans âme est parfaitement traduite à l'écran, puisqu'elles n'apparaissent que pour se faire assassiner.
Tous parviennent à effacer toute trace d'empathie envers ces êtres des nuits, au point de ne même plus réaliser l'horreur du meurtre, la froide réalité du calcul de l'assassin.
Tous sauf elle, la journaliste suffoquant au milieu de ce marasme puant, luttant de toutes ses forces, seule, habitée.
Un film puissant, qui nous plonge dans la banalité du mal.