La scène d'introduction des Nuits de Mashhad de Ali Abbasi donne le ton de ce choc cinématographique coproduit par plusieurs pays européens mais racontant un "faits divers" s'étant déroulé en Iran au début du XXIe siècle. Une histoire vraie absolument terrifiante d'un tueur en série, l'Araignée Sacrée sévissant à Mashhad (ville sainte en Iran) qui aura assassiné 16 prostituées sur quelques mois, le scénario se décompose en deux lignes parallèles en montrant les méfaits du serial-killer et celui d'une journaliste tenace enquêtant sur ce cas. Ce qu'il y a de formidable avec ce film c'est que tout ne réside pas uniquement dans une histoire policière sordide, mais aussi dans la description socio-politique des quartiers glauques d'une ville iranienne (ainsi que plus habituel, d'une critique de la société iranienne), dans l'inaction des autorités pour stopper un tueur se débarrassant de femmes embarrassantes pour eux et enfin de l'abomination finale lorsque ce monstre devient une sorte de héros médiatique et populaire auprès des fondamentalistes. Un drame policier rappelant les meilleurs moments de la filmographie de Friedkin, vénéneux et misanthrope, sans concession comme le prouve une excellente scène finale avec le fils de l'Araignée sacrée.