Dès la première scène Les Ogres nous surprend. Le son, la lumière, les cadrages, les peaux et les bruitages sont exceptionnels. Puis une multitude de personnages envahissent l’écran pour imposer au spectateur un florilège d’émotions. Malheureusement, ces dernières sont excessives. Trop de cris, trop de larmes, trop de douleurs, trop de joies, tellement de trop qu’on ne sait plus si on doit avoir de l’empathie pour ces comédiens de théâtre itinérant. En effet, la réalisatrice qui connait bien ce milieu nous emprisonne dans ce qu’elle ressent elle. Le film ne connaît aucun répit et s’il est vrai que les deux heures trente ne se ressentent pas, nous finissons par nous sentir manipulés devant toutes ces aventures et mésaventures. Les Ogres reste une œuvre maîtrisée dans ce fourre-tout de fous, mais le tragique prend trop de place pour nous laisser penser par nous-même.