Heureux les pauvres d’esprit, le royaume des cieux leur appartient ! Rossellini, cet athée convaincu, s’attache ici à la vie de ce saint, ascétique entre tous, qui parcourait le pays entouré de ses compagnons pour prêcher la parole de Dieu. Le film est composé de plusieurs chapitres, d’importance et d’intérêt inégaux. Au total, si la technique est irréprochable et apporte sa pierre à la cause du néo-réalisme, je n’ai pas été convaincu par la nécessité de s’attarder sur le destin de ce fou de Dieu… qui m’en rappelle d’autres, plus actuels, plus sanguinaires (évolution de la société oblige) et certainement plus détestables, mais pas plus sinistres finalement et procédant des mêmes postulats délirants de départ. Donc, la question est celle de savoir si Rossellini a voulu traiter de façon détournée - dans une Italie catholique par obligation – de la folie de croyance divine ou si, séduit par son personnage, il ne s’est pas laissé prendre au jeu de cette pseudo-humanité… Dans le doute, je mets la moyenne !