Dans les années 70, alors que le cinéma canadien est quasiment inexistant, on verra surgir ce docu-fiction basé sur des faits authentiques qui se sont déroulés en 1970, à peine 4 ans avant le film. Il est signé du documentariste Michel Brault et va créer un électrochoc dans son pays. Car ce film est tourné comme un film militant, ce qui lui sera vivement reproché par ses détracteurs à sa sortie. Dans sa mise en scène, Michel Brault dépolitise tous ses rôles, en présentant ses personnages comme des gens ordinaires qui n'ont rien à voir de prés ou de loin aux évènements de leur pays. Ce choix a pour conséquence de mettre un voile sur les évènements historiques qui ont amener cette situation (qui d'ailleurs est tombé dans l'oubli), mais par contre donne à son film un ton universelle sur les maltraitances et le traumatisme carcérale. Par son discours ce film de Michel Brault ressemble beaucoup aux films chocs de l'anglais Peter Watkins ("War") et par sa forme ressemble beaucoup au minimalisme de films comme "Un condamné à mort s'est échappé" de Bresson ou "Le trou" de Jacques Becker.