La Nonne espagnole

Le réalisateur des trois premiers "[REC]" revient en 2023 tout juste avant Halloween sur Netflix pour nous présenter son dernier film qui ne donne, je l'avoue, pas forcément très envie au premier abord. Effectivement, on a l'impression de se retrouver devant un ersatz de "La Nonne" puisque nous suivons l'histoire d'une ancienne "fille aux miracles" qui retourne dans le couvent de sa ville natale, transformé en école pour jeunes filles. Et elle va y découvrir de lourds secrets. Cette dernière phrase est plutôt alléchante et le film amène d'ailleurs assez bien cette partie mystérieuse, non sans éléments racoleurs, mais ne vous attendez pas non plus à un thriller palpitant. Ce que je veux dire, c'est que l'on reste tout de même dans un film d'horreur assez convenu avec des effets prévisibles et attendus (rien que l'histoire de la chaise et de la bille en disent longs sur le truc, pour ceux qui ont vu le film). Néanmoins, la plastique, apportée par Paco Plaza, sauve heureusement le spectateur d'un certain ennui. Car si l'histoire n'est pas passionnante mais clichée et déjà-vue (néanmoins plus palpitante que les deux "La Nonne"), elle est revanche très bien mise en scène ! Le réalisateur profite en effet à fond de ses décors, contrairement encore une fois aux deux "La Nonne", pour nous présenter des plans magnifiques et joue également beaucoup sur les couleurs, notamment le rouge, le blanc et le noir et les symboliques qu'elles impliquent. De plus, Plaza sait également très bien installer son ambiance en n'ayant très peu recours aux jump-scares mais en installant une atmosphère oppressante et utilisant beaucoup le hors-champ qui, mine de rien, est très efficace et m'a donné plusieurs fois des frissons (notamment la scène du tableau). "Sister Death" ou sa très peu inspirée traduction française "Les Ordres du mal" n'est donc certainement pas le film de l'année mais reste efficace, en tout cas davantage que les dernières productions horrifiques hollywoodiennes.